Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, accueille des représentants d’environ 130 pays cette semaine dans le cadre d’un Forum de l’initiative la Ceinture et la Route de deux jours, dix ans après le lancement de cette initiative, qui se veut un vaste réseau d’infrastructure et énergétique reliant l’Asie à l’Afrique et à l’Europe par des voies terrestres et maritimes.
L’initiative la Ceinture et la Route a été saluée par plusieurs pays, en particulier ceux qui se trouvent dans l’hémisphère Sud, car elle constitue une source de financement des infrastructures indispensable. Elle fait cependant également l’objet de critiques, puisqu’elle aurait endetté les pays bénéficiaires et aurait causé (involontairement) des cas de corruption et des dommages environnementaux. La mise en œuvre de l’initiative la Ceinture et la Route a ralenti au cours des dernières années, mais semble maintenant prête à reprendre de la vigueur – avec un léger changement de cap.
Resserrer la ceinture
Les analystes affirment que, du point de vue de Beijing, l’initiative la Ceinture et la Route a essentiellement atteint ses deux objectifs initiaux : premièrement, mettre à profit sa capacité de construction excédentaire et tirer parti de ses ressources financières pour soutenir des projets générant des revenus à l’étranger, et, deuxièmement, accroître la bonne volonté des pays bénéficiaires et renforcer son influence stratégique auprès de leurs gouvernements.
Quoi qu’il en soit, on s’attend à ce que Beijing réduise le nombre de projets d’infrastructure coûteux et d’envergure qui ont caractérisé la première décennie de l’initiative pour accorder la priorité aux projets maintenant plus modestes dans les secteurs de la haute technologie et de l’énergie verte. La Chine estime que les deux secteurs lui permettront d’alimenter la croissance intérieure, de s’implanter dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’aider le pays à éviter les efforts que déploie l’Occident pour limiter sa croissance.
Stratégie du Sud
Un autre changement de cap apparent dans le Forum de cette semaine concerne le public cible de l’initiative la Ceinture et la Route. Alors que les pays de l’hémisphère Sud ont toujours été la priorité absolue de Beijing, l’initiative s’est étendue à des pays européens au fil des ans.
Mais peu de dirigeants de l’UE se sont rendus à Beijing, notamment l’Italie et la Grèce, qui soutenaient auparavant l’initiative, mais qui ont depuis réduit leur participation en raison de préoccupations liées à leur dépendance à l’égard de l’économie chinoise. Viktor Orban, premier ministre de la Hongrie, était l’un des dirigeants européens les plus importants présents au Forum de cette semaine. Le président russe Vladimir Putin, qui était également présent, a rencontré Xi à l’écart et a réaffirmé son soutien à l’initiative ainsi qu’à la collaboration étroite entre son pays et la Chine.