Les relations difficiles entre la Chine et l’Australie, facilitées par la libération en octobre 2023 du journaliste australien d’origine chinoise Cheng Lei, se sont aggravées cette semaine après la condamnation à mort avec sursis de Yang Hengjun, un écrivain australien de 57 ans, père de deux enfants. En 2019, M. Hengjun a été arrêté à Guangzhou pour espionnage et est incarcéré dans une prison chinoise depuis. Il affirme être « entièrement innocent ».
La peine peut prétendument être commuée en prison à vie au bout de deux ans si M. Hengjun ne commet pas de « crimes graves » durant cette période. Mais il s’agit d’une piètre consolation pour Canberra : le premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré lundi dernier qu’il avait fait part à la Chine de son « indignation face au verdict », alors que la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a convoqué l’ambassadeur de Chine a Canberra pour une « réprimande » de 20 minutes, selon le Sydney Morning Herald.
Le Canada n’est pas étranger aux litiges consulaires et juridiques avec la Chine. En 2019, un tribunal chinois a annulé la condamnation initiale du Canadien Robert Schellenberg à 15 ans de prison pour trafic de drogues et l’a soudainement condamné à la peine de mort. Ce dernier attend maintenant le verdict final de la Cour populaire suprême chinoise. Ottawa demeure également « activement engagé » dans le cas de Huseyin Cecil, militant canadien des droits des Ouïghours emprisonné en Chine depuis 2006.
Les discussions de l’AUKUS perturbent Beijing
La Nouvelle-Zélande s’est également retrouvée récemment dans la ligne de mire diplomatique de Beijing. L’ambassade de Chine à Wellington a « fortement déploré et fermement contesté » une communication faite à la suite d’une rencontre tenue la semaine dernière entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Les deux alliés se sont engagés à renforcer l’intégration militaire et à accroître leur participation à des « exercices de combat », et ont reconnu que l’AUKUS contribuait au maintien de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans la région indo-pacifique.
L’ambassade de Chine a soutenu le contraire, affirmant que l’AUKUS « sèmerait la division et la confrontation ». Des représentants australiens devraient bientôt se rendre en Nouvelle-Zélande afin d’informer leurs homologues sur le deuxième pilier de l’AUKUS, qui concerne les technologies militaires avancées.