La Chine teste son nouveau rôle de médiateur au Moyen-Orient

Quelques semaines après sa victoire diplomatique dans le rétablissement des liens entre les rivaux régionaux que sont l’Arabie saoudite et l’Iran, Pékin a de nouveau proposé ses services mardi, cette fois-ci en tant qu’intermédiaire dans l’escalade rapide de la violence entre Israéliens et Palestiniens. Si un rôle diplomatique fort au Moyen-Orient n’est pas nouveau pour la Chine, ce qui est nouveau c’est le caractère beaucoup plus public de ses efforts de médiation des conflits.

Les observateurs seront attentifs aux actions de Pékin si Riyad ou Téhéran ne parviennent pas à respecter l’accord, ce que les observateurs chevronnés du Moyen-Orient jugent presque inévitable. Il est également intéressant de savoir si Pékin étendra son nouveau rôle de négociateur de la paix mondial à d’autres conflits internationaux apparemment insolubles, comme la guerre entre la Russie et l’Ukraine.  

Négocier dans un voisinage difficile

Le désir de Pékin de promouvoir la stabilité au Moyen-Orient ne devrait pas être une surprise, étant donné les intérêts énergétiques et économiques croissants de la Chine dans la région. Dans le cas de l’accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les liens économiques étroites que la Chine entretient avec les deux pays pourraient constituer un puissant levier pour s’assurer que les deux gouvernements tiennent leurs engagements. En contribuant à réduire les tensions entre Israéliens et Palestiniens, Pékin renforcerait sensiblement son image de promoteur de la paix et de la stabilité dans la région. Jusqu’à présent, toutefois, ni les responsables israéliens ni les responsables palestiniens ne semblent envisager sérieusement cette offre.

Occasion manquée ?

Il n'est pas surprenant que les critiques bellicistes à l’égard de la Chine soient sceptiques quant aux motifs qui se cachent derrière ces ouvertures. Une analyse récente du New York Times indique que Pékin est plus intéressé à « éroder certains des alliances qui soutiennent l’influence de Washington » qu’à jouer les pacificateurs, une observation qui pourrait enhardir encore plus les partisans de la ligne dure de la Chine.

D’autres, en revanche, estiment que le succès diplomatique de la Chine dans la région pourrait avoir des retombées positives pour les États-Unis. En effet, les deux rivaux partagent certains intérêts, tels que la liberté de navigation et la sécurité des exportations énergétiques du Moyen-Orient.