Déjà secoué par la guerre civile, le Myanmar doit composer avec un tremblement de terre dévastateur

Le tremblement de terre d’une magnitude de 7,7 survenu vendredi dernier au Myanmar a tué au moins 2 700 personnes, a réduit des bâtiments et des ponts en ruines et redéfinit la guerre civile qui fait rage dans le pays depuis 2021.

L’épicentre du tremblement de terre se situe près de Mandalay, la deuxième plus grande ville du Myanmar. Le séisme a été ressenti en Chine, au Vietnam et en Thaïlande; les secousses ont provoqué l’effondrement d’un bâtiment inachevé à Bangkok, faisant des dizaines de victimes.

Les pertes économiques dues au tremblement de terre devraient dépasser le PIB actuel du Myanmar.
 

Une aide supplémentaire est nécessaire : ONU

L’aide étrangère a commencé à affluer au Myanmar : la Chine a accordé une aide de 13,9 M$, tandis que les Philippines ont dépêché une équipe d’intervention composée de 114 personnes. Washington, qui a récemment démantelé l’USAID, a envoyé une aide de 2 M$.

La junte militaire au pouvoir aurait rejeté l’offre de Taïwan de participer aux efforts de recherche et de sauvetage. Beijing a contribué à soutenir la junte en lui fournissant des avions à réaction militaires, des drones, des chars et une assistance technique, et en lui offrant jusqu’à 3 G$ de prêts.

La convention de transition du Canada, en place pour la durée de la campagne électorale fédérale, semble empêcher Ottawa de fournir une aide au Myanmar. Le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre, a déclaré lundi que, s’il était élu, son gouvernement « réduirait » l’aide étrangère.
 

La junte et l’opposition conviennent d’un cessez-le-feu

Le tremblement de terre pourrait atténuer les conflits dans les zones touchées, car les deux parties sont en mode reconstruction. Mardi, une alliance rebelle luttant contre la junte militaire a annoncé un cessez-le-feu unilatéral, mettant fin aux « opérations offensives » pendant au moins un mois. Le gouvernement démocratique parallèle du Myanmar, le Gouvernement d’unité nationale (NUG), a également annoncé une pause de deux semaines.

Mercredi, après avoir bombardé les positions tenues par les rebelles immédiatement au lendemain du tremblement de terre, la junte a entériné un cessez-le-feu jusqu’au 22 avril. Le quartier général de la junte à Naypyidaw a été divisé par le tremblement de terre.