Salt Typhoon, un groupe de pirates informatiques lié au gouvernement chinois, est « presque assurément » responsable d’« activités de cybermenace » visant actuellement les entreprises de télécommunications canadiennes, selon un bulletin publié par le Centre canadien pour la cybersécurité vendredi dernier.
Le piratage, dont on suspecte qu’il a commencé en février 2025, s’inscrit dans le cadre d’un effort étendu de Beijing visant à s’infiltrer dans les réseaux de télécommunications mondiaux, qui peuvent être des trésors pour les services de renseignement étrangers. Le Canada n’est évidemment pas la seule cible; selon le Wall Street Journal, des responsables chinois ont reconnu lors d’une réunion avec leurs homologues américains en décembre 2024 que Beijing était à l’origine d’une série de cyberattaques contre les infrastructures américaines.
Le Centre canadien pour la cybersécurité a déclaré dans son évaluation des menaces pour 2025-2026 que le « vaste et vigoureux programme de cyberactivité de la [Chine] représente pour le Canada à l’heure actuelle la cybermenace la plus active et la plus sophistiquée ».
Les relations entre le Canada et la Chine demeurent tendues
La violation signalée, perpétrée par la Chine, ne fera probablement pas échouer les récents efforts diplomatiques du premier ministre canadien Mark Carney pour « recalibrer » les relations avec la Chine, mais elle rappelle le large éventail de menaces d’ingérence étrangère posées par Beijing.
La semaine dernière, par exemple, le Service canadien du renseignement de sécurité a déclaré dans son rapport annuel que la Chine représente « la plus grande menace pour le Canada sur le plan de l’espionnage », ajoutant que « pour défendre les intérêts nationaux de la [République populaire de Chine], [les services de renseignement chinois] ont pris pour cible tous les échelons du gouvernement, la population canadienne et les communautés chinoises au pays ».
La relation bilatérale a pris plus d’ampleur la semaine dernière, après que la ministre canadienne des Transports, Chrystia Freeland, a critiqué B.C. Ferries pour avoir fait appel à un chantier naval d’État chinois pour de nouveaux navires de passagers. Mme Freeland a écrit à son homologue provincial : « Je suis consternée que B.C. Ferries choisisse un chantier naval d’État chinois pour construire de nouveaux traversiers dans le contexte géopolitique actuel. »
Un porte-parole de B.C. Ferries a déclaré à la CBC que l’offre des chantiers navals Weihai « était de très loin la plus aboutie ».