Le 11 juillet, le Conseil de la taxe sur les produits et services (TPS) de l'Inde a augmenté les taxes sur les jeux en ligne, les casinos et les courses hippiques, les faisant passer de 18 à 28 %. Cette décision a provoqué une agitation dans un secteur en plein essor depuis quelques années et évalué aujourd'hui à 2 milliards $ CA par an. Les consommateurs devraient être les premières à subir les conséquences de la charge fiscale, qui pourrait également entraîner des pertes d'emplois, entraver l'innovation et freiner les investissements étrangers.
Un coup dur pour un secteur en plein essor
L'Inde compte 1 069 entreprises de jeux en ligne, qui emploient plus de 100 000 personnes dans le pays.
L'un des plus grands attraits actuels des jeux en ligne est constitué par les plateformes de jeux fantaisistes qui, au cours de la seule saison de l'Indian Premier League de cette année, ont engrangé 451 millions $ CA de recettes. Certains des plus grands joueurs de cricket indiens ont soutenu ces plateformes de jeux. Dans un pays où le cricket est suivi avec fébrilité, ces appuis ont contribué à l'expansion de l'industrie : en 2023, plus de 61 millions de personnes en Inde ont joué sur des plateformes de jeux. L’augmentation de la taxe sur le secteur a été proposée pour la première fois en 2022 par le Conseil de la TPS, mais elle a été mise en suspens en raison du tollé qu'elle a suscité. Toutefois, une série d'incidents liés à l'évasion fiscale dans l'industrie du jeu vidéo au cours de l'année écoulée a incité le gouvernement à aller de l'avant avec les amendements.
Les actions chutent aussitôt
En plus de l'augmentation de la taxe, une plus grande partie des revenus des sociétés sera désormais taxée. En effet, 28 % est prélevé sur la valeur nominale totale des paris. Les actions du secteur des jeux vidéo ont chuté après l'annonce de la taxe.
Le secteur, qui a attiré 3 milliards $ CA d’investissements étrangers ces dernières années, pourrait voir l'argent de l'étranger diminuer en raison de la nouvelle taxe. Les acteurs du secteur ont estimé que cette mesure pourrait contraindre les entreprises cherchant à retenir les investisseurs à quitter le pays et à favoriser des plateformes « délocalisées » plus douteuses, voire illégitimes.