Dimanche dernier, la coalition du premier ministre japonais Ishiba Shigeru a épuisé ce qui lui restait de son pouvoir politique déjà affaibli, perdant sa majorité à la chambre haute lors d’une élection « désastreuse » marquée par la montée en puissance des partis d’extrême droite et une forte participation électorale.
Ce résultat pourrait aggraver l’impasse politique au Japon et compliquer les efforts de Tokyo pour répondre aux préoccupations liées au coût de la vie.
La chambre haute du Japon compte 248 sièges. La moitié d’entre eux étaient à pourvoir lors des élections de dimanche. Le parti de M. Ishiba, le Parti libéral-démocrate (PLD), et son partenaire plus récent, Komeito, espéraient s’en sortir avec une majorité simple avec 125 sièges, mais les trois sièges nécessaires leur ont échappé. Pour perdurer, ils devront travailler avec d’autres partis au cas par cas.
Il s’agit du troisième échec électoral de la coalition en moins d’un an, après une défaite historique aux élections législatives d’octobre dernier et des revers aux élections préfectorales de Tokyo.
Selon l’Associated Press, c’est la première fois que « la coalition dirigée par le PLD perd la majorité dans les deux chambres du Parlement depuis la création du parti en 1955 ». Le Japan Times a qualifié le résultat de dimanche de « raclée ».
Cette année, le taux de participation a atteint 58,51 %, contre 52,05 % en 2022.
La vie continue
M. Ishiba a déclaré lundi qu’il n’avait pas l’intention de démissionner ni d’intégrer d’autres partis à sa coalition. Le PLD se réunira le 31 juillet pour discuter des résultats des élections.
Le premier ministre malmené a attribué cette défaite à l’incapacité de sa coalition à élaborer des politiques convaincantes en matière d’inflation et d’immigration. Plusieurs partis d’extrême droite japonais ont remporté des sièges lors des élections, notamment Sanseito, qui en a obtenu 14.
Sanseito a proposé aux électeurs un programme axé sur la « priorité au peuple japonais » et a mis en garde contre une « invasion » d’étrangers. Les résidents étrangers représentent 3 % de la population japonaise.
Donald Trump et Ishiba Shigeru concluent un accord sur les droits de douane
M. Ishiba a remporté une victoire surprise mardi : le président américain Donald Trump a dévoilé un accord commercial entre les États-Unis et le Japon qui prévoit une réduction à 15 % des droits de douane américains sur les produits japonais. En contrepartie, Tokyo s’est engagée à investir 550 G$ supplémentaires aux États-Unis. M. Trump avait précédemment menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits japonais.
Le Japon est l’un des partenaires les plus importants du Canada en matière d’économie et de sécurité dans la région de l’Asie Pacifique. Ottawa et Tokyo viennent de signer un accord de partage de renseignements qui leur permettra de transmettre plus facilement des données sensibles.
Le commerce bilatéral de marchandises a quant à lui atteint 2,6 G$ CA en mai. Le Canada dispose également d’un pavillon à l’Exposition universelle qui se tient cette année à Osaka, au Japon.