La Chine et les Philippines s’affrontent en mer de Chine méridionale

Le 5 août, des navires des garde-côtes chinois auraient utilisé des canons à eau et bloqué des navires philippins qui se dirigeaient vers les îles Spratleys contestées en mer de Chine méridionale. Les navires philippins comprenaient deux navires des garde-côtes philippins qui escortaient des navires loués par la marine philippine.



Les navires devaient livrer du carburant et d’autres fournitures au petit nombre de soldats à bord du BRP Sierra Madre.  En 1999, Manille a intentionnellement échoué l'ancien navire de guerre sur le banc Second Thomas, qui se trouve dans la zone économique exclusive des Philippines, afin de renforcer ses revendications territoriales.



Les actions de la Chine ont suscité des protestations de la part du Canada, des États-Unis et du Japon, entre autres, certains qualifiant les actions de Pékin de « 
déstabilisantes ».

 

Pékin contre Manille, soutenue par Washington

Il n’est pas certain que la dernière action de la Chine déclenche le traité de défense mutuelle (TDM) entre les États-Unis et les Philippines. En vertu de ce traité, les États-Unis sont tenus de défendre les Philippines si des navires philippins sont attaqués. Washington, en condamnant l’incident, a réaffirmé ses obligations au titre du traité de défense mutuelle.



Contrairement à son prédécesseur, le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a renforcé les liens avec les États-Unis au cours de son mandat et a dénoncé avec véhémence les revendications de la Chine dans la région contestée.
Selon les experts, la décision de la Chine de confronter si publiquement les navires philippins pourrait avoir été influencée par l’orientation de Marcos Jr. vers les États-Unis.

Une ambition navale grandissante face à l’escalade des tensions

La Chine revendique plus de 90 % de la mer de Chine méridionale, une revendication que la Cour permanente d’arbitrage a rejetée en 2016. Pékin n’a pas tenu compte de cette décision, préférant étendre son contrôle sur la région. Cette dernière confrontation, qui s’ajoute aux manœuvres conjointes avec la Russie qui ont eu lieu simultanément dans les îles Aléoutiennes, a suscité des inquiétudes quant à l’expansion navale de la Chine.



Au début du mois d’août, les États-Unis ont déployé
quatre navires de guerre en réponse aux patrouilles conjointes de Pékin et de Moscou, au cours desquelles leurs flottes navales se sont approchées du territoire américain.