La condamnation de Lai qualifiée de « bidon » par les ONG et le Royaume-Uni

Lundi, le plus haut tribunal de Hong Kong a déclaré Jimmy Lai, 78 ans, magnat des affaires et des médias, porte-flambeau de la démocratie et critique de Beijing, coupable de deux chefs d’accusation de « complot en vue de collaborer avec des forces étrangères » et d’un chef d’accusation de sédition.

M. Lai, qui risque désormais la prison à vie, a été arrêté en 2020 en vertu de la loi sur la sécurité nationale (LSN) de Beijing, un vaste ensemble de lois traitant du séparatisme, de subversion, de terrorisme et de collusion avec des forces étrangères ou extérieures. Les procureurs ont entre autres accusé M. Lai d’avoir « orchestré » les manifestations de Hong Kong en 2019. (M. Lai a plaidé non coupable à toutes les accusations.)

Reporters Sans Frontières a fait part de son « indignation » face à cette décision, qualifiant le processus judiciaire de « simulacre de procès ». En 2024, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a conclu que M. Lai était « détenu illégalement et arbitrairement ».

M. Lai étant citoyen britannique, le ministre britannique des Affaires étrangères a indiqué que sa condamnation était « motivée par des raisons politiques » et a demandé sa libération immédiate.

Selon The Economist, des membres du public ont été vus en train de manger des pommes à l’extérieur de la salle d’audience, probablement en signe de soutien à M. Lai, qui a fondé Apple Daily en 1995. 

Revenir sur ses pas sans « reculer »

Un jour après la condamnation de M. Lai, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, a publié sur les réseaux sociaux que le Canada « condamn[ait] les poursuites judiciaires motivées par des considérations politiques [de M. Lai] ». Ottawa n’a pas fait de déclaration officielle, mais a attendu mercredi pour publier une déclaration commune du G7 dénonçant la condamnation.

En 2023, les parlementaires canadiens ont adopté à l’unanimité des motions exhortant les autorités de Hong Kong à libérer Jimmy Lai.

Le gouvernement fédéral aurait demandé à la députée libérale Judy Sgro de « mettre en veilleuse » sa motion de juin 2025 visant à accorder à M. Lai la citoyenneté canadienne honoraire. En septembre, le premier ministre canadien Mark Carney a rencontré son homologue chinois Li Qiang et a déclaré par la suite qu’il souhaitait une « réinitialisation » bilatérale.