La COP30 cherche à réduire le « déficit d’adaptation » et à élaborer un consensus sur le climat

La 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) s’est officiellement ouverte lundi à Belém, au Brésil, quelques jours seulement après qu’une des tempêtes les plus destructrices de l’année ait fait des ravages et tué des centaines de personnes en Asie du Sud-Est.

Le super-typhon Fung-wong et le typhon Kalmaegi nous rappellent l’enjeu de ces négociations, qui visent à combler le « déficit d’adaptation » mondial en aidant les pays en développement à mieux se préparer pour faire face à des tempêtes de plus en plus violentes et destructrices, et à s’en remettre.

Les Philippines, classées septièmes à l’échelle mondiale dans l’indice de risque climatique, qui mesure la vulnérabilité des pays aux tempêtes, aux inondations et aux vagues de chaleur, ont été les plus touchées par les récents typhons : 259 personnes ont perdu la vie, 523 ont été blessées et au moins 800 000 ont été déplacées.

Dans un rapport récent des Nations Unies, on estime que le coût du financement de l’adaptation nécessaire dans les pays en développement atteindra 310 milliards $ US par an en 2035, soit environ 13 fois le montant promis en 2024.

Cependant, le financement n’est pas le seul défi auquel sont confrontés les délégués de la COP : les gaz à effet de serre continuent d’augmenter à l’échelle mondiale, des températures record accablent chaque année des millions de personnes et certains considèrent que la COP elle-même n’est tout simplement « pas adaptée à sa mission ». Comme l’a reconnu la semaine dernière un responsable du Programme des Nations unies pour l’environnement : « Nous sommes confrontés à de sérieux obstacles. »

Compartimenter le climat

Les négociations sur le climat s’annoncent difficiles; environ 190 pays ont dépêché des délégations pour ces pourparlers, qui s’achèveront le 21 novembre. En tant que pays hôte, le Brésil a indiqué qu’il se concentrerait sur la mise en œuvre des engagements climatiques mondiaux existants et des mesures d’adaptation.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a incité les délégués à s’opposer aux « climatosceptiques », une allusion apparente au président des États-Unis, Donald Trump, qui a choisi de ne pas envoyer de délégation à la COP30 et qui travaille à retirer les États-Unis de l’accord de Paris. Lors d’une réunion de l’Organisation maritime internationale à Londres le mois dernier, des responsables américains auraient vraisemblablement menacé les pays qui cherchent à réduire les émissions mondiales du transport maritime. Le Canada, la Chine, le Japon et l’Union européenne ont soutenu cette politique lors d’un vote provisoire en avril.

Au début de la COP30, le responsable du climat de l’ONU a supplié les participants de laisser leurs différends à la porte : « Votre travail ici n’est pas de vous battre les uns contre les autres, a déclaré Simon Stiell. Il consiste plutôt à vous unir pour combattre cette crise climatique. »

Absence de principaux dirigeants

Plusieurs dirigeants mondiaux brillent par leur absence à la COP30, notamment Donald Trump, le premier ministre indien Narendra Modi et le président chinois Xi Jinping, dont les pays comptent collectivement pour près de la moitié des émissions mondiales. Le premier ministre canadien Mark Carney n’a pas non plus assisté au Sommet. Il est représenté par sa ministre de l’Environnement, Julie Dabrusin, qui dirige la délégation. Les dirigeants de la France et du Royaume-Uni, qui font partie du G7, étaient présents.

Selon le site Web britannique consacré aux changements climatiques Carbon Brief, la Chine dispose de la deuxième plus grande délégation à la COP30. La région indo-pacifique est admirablement représentée par d’autres nations, telles que l’Indonésie (4e), l’Australie (8e), le Japon (10e), la Corée du Sud (23e) et le Canada (26e).

Le premier budget fédéral de M. Carney, dévoilé la semaine dernière, prévoit notamment le maintien du système canadien de tarification du carbone pour les industries, l’instauration de règles plus strictes en matière de méthane dans le secteur pétrolier et gazier, ainsi que la création d’un Corps jeunesse pour le climat. La Chambre des communes devrait voter sur le budget lundi.