Selon le rapport final tant attendu de la Commission sur l’ingérence étrangère du Canada, « [r]ien ne démontre que nos institutions aient été gravement affectées par une telle ingérence » ou qu’il y ait des « traîtres » au Parlement.
Dans le rapport publié mardi dernier, la juge Marie-Josée Hogue a toutefois noté que « toute tentative d’ingérence [d’États étrangers est] troublante » et relevé que « certaines conduites par des parlementaires [sont] préoccupantes ». Elle a conclu que la réponse d’Ottawa « n’a pas été parfaite » et critiqué le manque de transparence et la mauvaise communication du gouvernement.
« Contrôle » des intermédiaires, des diplomates et des diasporas
La juge Hogue a conclu que la Chine est « l’auteur le plus actif d’ingérence étrangère » au Canada et que Beijing agit par le biais d’intermédiaires et de diplomates, ainsi que par le biais du Département du travail sur le front uni pour « contrôler et influencer » la diaspora chinoise.
Mme Hogue a également mis en évidence des renseignements indiquant que des agents du gouvernement indien pourraient avoir fourni, et continuer à fournir, un soutien financier à « divers politiciens canadiens » afin d’influencer l’élection de candidats favorables à l’Inde.
Le sondage d’opinion national de la FAP Canada, publié le mois dernier en partenariat avec Léger 360, indique que seulement 19 % des personnes interrogées « font confiance » à l’Inde, et 10 % à la Chine.
Conséquences diplomatiques
L’ambassade de Chine à Ottawa a accusé la Commission de formuler des « accusations sans fondement et des diffamations à l’encontre de la Chine ». La balle est maintenant dans le camp de Beijing : le ministère chinois du Commerce a ouvert une enquête antidumping sur les graines de canola canadiennes en septembre 2024, à la suite de l’annonce par Ottawa de droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois.
Les résultats de cette enquête, et toute mesure qui en découlera, pourraient indiquer la direction que Beijing souhaite donner aux relations bilatérales. La Chine s’est récemment montrée ouverte à l’expansion du commerce avec le Canada.
New Delhi, cependant, a déclaré que « c’est […] le Canada qui n’a cessé de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Inde », et a rejeté les « insinuations » du rapport.