La semaine diplomatique de M. Carney marquée par un accord commercial avec l’Indonésie et des pourparlers avec la Chine

Le premier ministre canadien Mark Carney était à New York en début de semaine à l’occasion de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), mais c’est ici au pays qu’il a réalisé son plus grand coup diplomatique, ce mercredi, en signant l’Accord de partenariat économique global (APEG) entre le Canada et l’Indonésie aux côtés du président de l’Indonésie, Prabowo Subianto.

Les négociations de l’APEG se sont conclues en 2024 et les dirigeants des deux pays devaient signer l’accord en juin au Sommet du G7 en Alberta. M. Prabowo, qui avait été invité au sommet par M. Carney, a plutôt décidé de prendre la parole à un forum économique en Russie.

En 2024, les investissements canadiens en Indonésie ont atteint 5,1 milliards $ CA, tandis que le commerce bilatéral de marchandises a atteint 5,5 milliards $ CA cette même année. (À titre de comparaison, le commerce entre le Canada et le Vietnam, une bien plus petite économie, a atteint 14,1 milliards $ CA en 2023. Le Canada et le Vietnam sont tous deux signataires de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste.) M. Carney et M. Prabowo ont également signé un protocole d’entente sur la coopération en matière de défense.

M. Carney a rencontré le premier ministre chinois Li Qiang en marge de l’AGNU pour discuter de commerce, de droits de douane, d’agriculture et de véhicules électriques, entre autres sujets. M. Carney a qualifié cette rencontre de « très fructueuse » et s’attend à rencontrer le président chinois Xi Jinping au « au moment opportun ».

Dans le cadre d’un groupe de réflexion ce lundi, M. Carney a affirmé que la Chine est « très sincère et engagée en matière de changements climatiques », ce qui pourrait laisser présager une future collaboration bilatérale. Plus tard, M. Carney a laissé entendre qu’Ottawa prenait part à des discussions en cours sur la possibilité de « faire le pont » entre le PTPGP et l’Union européenne. La forme que prendrait un tel partenariat et sa faisabilité demeurent toutefois imprécises.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, prononcera la déclaration nationale du Canada à l’AGNU le 29 septembre, dans laquelle elle « exposera les priorités du Canada en matière de politique étrangère », selon Affaires mondiales Canada.
 

Les dirigeants asiatiques à l’AGNU

D’autres dirigeants de la région indo-pacifique étaient actifs à New York, notamment le président de la Corée du Sud, Lee Jae-myung. Dans son discours devant les membres de l’ONU, M. Lee a affirmé que la Corée du Sud « n’hésitera pas à prendre le rôle de cheffe de file », notamment sur la question de l’intelligence artificielle, et il s’est engagé à « restaurer la confiance brisée entre les deux Corées et à adopter une approche fondée sur le respect mutuel ».

Dans une déclaration faite ce lundi, le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un a fait savoir qu’il « garde de bons souvenirs » du président américain Donald Trump et a ajouté qu’il accepterait de rencontrer M. Trump si ce dernier abandonnait « son obsession délirante pour la dénucléarisation, en reconnaissant la réalité ». M. Trump et M. Kim se sont rencontrés trois fois entre 2017 et 2020.

Le premier ministre australien Anthony Albanese était également de passage à New York. M. Albanese s’est brièvement entretenu avec M. Trump lors d’une première rencontre, longtemps attendue : la Maison-Blanche a reporté la tenue d’une rencontre officielle à octobre, pendant la visite de M. Albanese à Washington, D.C. 

M. Trump a critiqué la décision prise cette semaine par le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni de reconnaître l’État de Palestine.