La tournée diplomatique estivale de Mme Joly couvre Séoul, Beijing et Tokyo

La fin de semaine dernière, une accalmie estivale a été marquée par une importante panne technologique mondiale, et couronnée par la décision stupéfiante du président américain Joe Biden de se retirer de la course électorale. Entre ces développements saisissants, la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly a effectué un voyage plutôt discret à Beijing pour rencontrer son homologue chinois, Wang Yi.

Joly a dit que la rencontre de trois heures et demie a couvert les irritants bilatéraux et les sujets chauds mondiaux, y compris l’ingérence étrangère, les campagnes de désinformation contre les premiers ministres canadiens et la guerre en Ukraine et à Taïwan, tout comme les développements positifs récents comme la reprise des consultations consulaires et les récents échanges entre hauts fonctionnaires.

Mme Joly et M. Wang ont également parlé de « préoccupations concernant l’accès aux marchés », soit une façon codée de parler des mesures imminentes d’Ottawa contre les véhicules électriques chinois, et de l’arrêt de l’expédition de précurseurs du fentanyl au Canada.

Le communiqué de Beijing, au ton légèrement plus conciliant que les résumés précédents, mentionnait que M. Wang a reconnu « des difficultés et des revirements » dans les relations entre le Canada et la Chine au cours des dernières années. Il a dit que l’état actuel des relations « nécessite une sérieuse réflexion de la part du Canada », une version tempérée de ses commentaires ayant suivi une rencontre précédente avec Mme Joly en janvier, où il avait argumenté que le Canada doit avoir une « cognition appropriée » pour réparer les liens.

Selon une analyse par l’équipe de la Chine de la FAP Canada, les « internautes » chinois étaient très ouverts à la visite de Mme Joly, tandis que les médias chinois affiliés à l’État ont salué la nature « humble et discrète » de son voyage. Un média a déclaré que la visite a constitué une « importante étape vers la normalisation, mais qu’il reste toutefois du chemin à faire. »

Cette rencontre n’est pas un « nouveau départ », selon la ministre, mais un effort pour stabiliser les relations et ouvrir la porte à une communication générale. Sa visite de deux jours en Chine, la première visite d’un ministre canadien des Affaires étrangères en sept ans, n’a donné que peu d’éléments concrets, se consacrant plutôt à un désir mutuel de veiller à ce que les pourparlers soient fréquents et francs.

La rencontre de vendredi était la troisième rencontre entre Mme Joly et M. Wang cette année. Elle ne l’a cependant pas invité à visiter le Canada.
 

Le statut de l’économie chinoise oblige le « loup combattant » à revoir son approche

Le troisième plenum du Parti communiste chinois (PCC), une réunion économique des hauts membres, a pris fin au moment où Mme Joly est arrivée en Chine. Le communiqué de 3 800 mots émis à la fin de la rencontre n’a pas fait état de propositions concrètes pour aborder les défis structurels de l’économie chinoise. Pour la première fois, le communiqué comprenait une section séparée sur la sécurité nationale, confirmant l’importance de la stabilité du régime pour le président chinois Xi Jinping et le PCC.

Les marchés de Hong Kong et de la Chine continentale n’ont pas été soutenus par ce que certains analystes appellent un communiqué « vague ». Xi a reconnu dans une missive connexe que le gouvernement devait améliorer le système industriel et l’écosystème d’innovation de la Chine.

La Chine demeure la deuxième économie mondiale. Cependant, Beijing pourrait s’éloigner progressivement de ses tactiques de « loup combattant » à l’étranger et se diriger vers une approche plus diplomate envers ses partenaires commerciaux, en partie pour compenser le ralentissement de l’économie. Cette approche a été mise en lumière par le ton de M. Wang envers Mme Joly et aussi par une visite cette semaine de Beijing par le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, même après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ait publiquement critiqué Beijing en juin.
 

La visite à Beijing marquée par des voyages « amicaux » au Japon et en Corée du Sud

Mélanie Joly est d’abord allée à Séoul avant son voyage à Beijing, et s’est ensuite rendue à Tokyo. En Corée du Sud, Mme Joly a lancé le plan d’action du Partenariat stratégique global Canada-Corée avec son homologue sud-coréen, Cho Tae-yul. Le plan d’action se consacre à étendre l’engagement en faveur des droits de la personne, de la sécurité et la défense, du développement économique et plus encore.

À Tokyo, Mme Joly a rencontré la ministre japonaise des Affaires étrangères, Kamikawa Yoko, pour un « dîner d’affaires amical », lors duquel les deux ministres ont salué les progrès du plan d’action Japon-Canada, lancé en 2022, et se sont mises d’accord sur une coopération ultérieure sur les initiatives sur les femmes, la paix et la sécurité et sur l’engagement dans l’Arctique.