La vice-présidente taïwanaise en visite en Europe, au grand dam de Beijing

La vice-présidente taïwanaise, Hsiao Bi-khim, a entamé cette semaine une visite historique en Europe, s’adressant à un groupe du Parlement européen et proposant un renforcement des liens dans plusieurs domaines.

La semaine dernière, Hsiao a pris la parole lors de la réunion annuelle de l’Alliance interparlementaire sur la Chine, qui s’est tenue au Parlement européen à Bruxelles. Elle a exhorté l’Europe et Taïwan à « s’unir pour défendre la démocratie » et à approfondir leur coopération dans les domaines des chaînes d’approvisionnement, de la cybersécurité et de la lutte contre la désinformation.

« L’Europe a défendu la liberté sous le feu. Et Taïwan a défendu la démocratie sous pression », a déclaré Hsiao aux législateurs, selon Reuters. C’était la première fois qu’un haut responsable taïwanais prononçait un discours dans un bâtiment de l’Union européenne.

Selon The Guardian, une cinquantaine de législateurs, provenant d’une vingtaine de pays, ont assisté à l’événement vendredi à Bruxelles. Le ministre des Affaires étrangères de Taïwan, Lin Chia-lung, qui accompagnait Hsiao, a déclaré aux journalistes qu’il avait mis en place un « groupe de travail sur l’Europe » au sein de son ministère.

La visite de Hsiao, avec l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, constitue une modeste victoire diplomatique pour Taïwan. Elle met en évidence l’alliance croissante de l’Europe avec l’île, malgré les protestations de Beijing.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a critiqué l’UE au sujet de cette visite, accusant Taïwan d’utiliser l’IPAC, « un groupe qui n’a aucune crédibilité, pour solliciter le soutien étranger à son programme séparatiste ». L’UE adhère à la politique d’une seule Chine, reconnaissant Beijing comme le gouvernement de la Chine, et n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Taipei.

Beijing est également engagée dans une querelle croissante avec Tokyo à la suite de la récente déclaration de la première ministre japonaise Takaichi Sanae, selon laquelle une attaque chinoise contre Taïwan représenterait une « menace pour la survie » du Japon. Le consul général de Chine à Osaka a répondu sur les réseaux sociaux que « la tête sale qui se mêle de tout cela doit être coupée », ce qui a donné lieu à une protestation officielle de Tokyo.