L’ancien premier ministre pakistanais Imran Khan est interdit de politique et commence à purger une peine de trois ans de prison

Le président pakistanais Arif Alvi a dissous le parlement du pays mercredi sur les conseils de Shehbaz Sharif, le premier ministre du pays, ouvrant ainsi la voie à un gouvernement intérimaire qui conduira le pays vers des élections nationales, qui pourraient se tenir plus tard dans l’année.



Le Parlement a été dissous moins d’une semaine après que le prédécesseur de Sharif, Imran Khan, a été
reconnu coupable de corruption et a commencé à purger une peine de trois ans d’emprisonnement. M. Khan n’a pas le droit de faire de la politique pendant cinq ans, une sanction que ses partisans et lui-même considèrent comme motivée par des considérations politiques.
  

La condamnation secoue le bateau politique

Les événements de la semaine ont bouleversé la politique pakistanaise, particulièrement agitée depuis que M. Khan a été évincé du poste de premier ministre en avril 2022. Son éviction a suscité l’indignation et des protestations généralisées parmi ses partisans du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). Lors des élections partielles organisées depuis sa destitution, le PTI a obtenu de bons résultats. Ce résultat reflète peut-être la popularité dont jouit toujours M. Khan auprès d’une grande partie de la population, mais aussi le fait que le public tient M. Sharif et ses alliés pour responsables du mauvais état de l’économie.



Lorsqu’il est entré en fonction, M. Sharif a hérité d’une économie en détresse. Les mesures qu’il a prises pour se conformer aux conditions d’un paiement de 4 milliards $ US du Fonds monétaire international ont été mal accueillies. Son gouvernement n’a pas non plus réussi à juguler l’inflation galopante, ce qui a aggravé le sentiment de détresse de la population.
 

La date des élections reste incertaine

Le Pakistan doit organiser des élections dans les 90 jours suivant la dissolution du parlement. Toutefois, M. Sharif a indiqué que le pays aurait besoin de temps pour redessiner les cartes des districts en fonction des résultats d’un recensement récemment publié.



Une telle démarche pourrait repousser l’élection au-delà de la période de 90 jours, ce qui risquerait
d’irriter encore plus le PTI et de prolonger la période de profonde incertitude politique.