Après un été turbulent, le Bangladesh cherche à se ressaisir sous la direction de son tout nouveau gouvernement intérimaire. Dirigé par Muhammad Yunus, lauréat d’un prix Nobel âgé de 84 ans, le gouvernement bangladais commence à nouer des liens avec des représentants d’autres pays et à les accueillir afin de permettre un retour à la normale.
Lors de son premier discours politique au mois d’août, M. Yunus a salué les étudiants « révolutionnaires » qui ont renversé le gouvernement de Hasina et a admis qu’il avait « pris la direction d’un pays qui, sous divers aspects, était un chaos total ». Il a toutefois affirmé que « le Bangladesh se trouve au carrefour d’un nouveau départ » et que le pays est prêt à « construire un nouvel avenir démocratique ».
Une délégation américaine en visite, dirigée par le secrétaire adjoint aux finances internationales du Trésor, a rencontré M. Yunus dimanche dernier. Ce même jour, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a accordé une subvention de 202 millions $ US à Dhaka. L’ambassade américaine à Dhaka a déclaré que « si les réformes économiques appropriées sont mises en œuvre, le secteur privé américain peut aider à libérer le potentiel de croissance du Bangladesh grâce au commerce et à l’investissement ».
Mardi dernier, l’Allemagne a annoncé une subvention d’un milliard d’euros, répartie sur les dix prochaines années, pour aider le Bangladesh à faire face aux effets des changements climatiques.
La bataille difficile de Dhaka
Le PIB du Bangladesh, la huitième nation la plus peuplée au monde, devrait augmenter de 6,1 % en 2024 et de 6,6 % en 2025, selon les prévisions de la Banque asiatique de développement.
Mais le nouveau gouvernement doit faire face à toute une gamme de problèmes urgents et pernicieux.
« L’économie du Bangladesh a subi une perte estimée à 10 milliards $ US au cours des récents troubles qui ont conduit à l’expulsion de Hasina, » selon l’équipe d’Asie du Sud de la FAP Canada. « Le port de Chittagong, par lequel transite plus de 90 % du commerce international du pays, a également connu d’importantes perturbations. »
Les taux d’inflation toujours élevés, le chômage et les relations tendues avec l’Inde compliqueront également le chemin du pays vers la prospérité. De plus, les troubles persistent : le mois dernier, des affrontements entre des étudiants et le Bangladesh Ansar, un groupe paramilitaire comptant six millions de membres, ont fait un mort et 40 blessés.