Le Vietnam poursuit la lutte contre la corruption dans une campagne « fournaise ardente »

Le 28 juillet, le Tribunal populaire de Hanoï a condamné 54 fonctionnaires du gouvernement et hommes d’affaires pour corruption et abus de pouvoir liés aux vols de rapatriement pendant la pandémie de COVID-19.

Ce procès de 18 jours est la dernière – et la plus importante – affaire de corruption dans le cadre d’une vaste et agressive campagne anticorruption menée par le chef du Parti communiste vietnamien (PCV), Nguyen Phu Trong.  Cette campagne a abouti à l’arrestation et à la révocation de plusieurs hauts fonctionnaires, dont l’ancien président Nguyen Xuan Phuc, qui a été contraint de démissionner au début de l’année à la suite d’allégations selon lesquelles sa famille aurait eu des liens avec des kits de tests COVID-19 vendus à des prix excessifs et faussement commercialisés.

Pots-de-vin pour les vols

Dans son verdict, le Tribunal a déclaré que le montant des pots-de-vin acceptés par les hauts fonctionnaires et les propriétaires d’entreprises pour le rapatriement des Vietnamiens d’outre-mer après que le pays a fermé ses frontières à la pandémie dépassait de loin le revenu moyen des fonctionnaires. Vingt-cinq des fonctionnaires inculpés ont été reconnus coupables d’avoir accepté des pots-de-vin pour un montant total de 9,8 millions $ CA. Le Tribunal a également déclaré que les fonctionnaires, en abusant de leur pouvoir, avaient porté atteinte à l’intégrité des agences de l’État.

Parmi les accusés, l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères To Anh Dung a été condamné à 16 ans d’emprisonnement. Le Tribunal a conclu qu’il avait accepté des pots-de-vin d’une valeur de 1,3 million $ CA pour ajouter des entreprises à la liste des prestataires de services de rapatriement agréés.

À avenir

Selon l’Indice de perception de la corruption de Transparency International, en 2022, le score du Vietnam au cours de la dernière décennie s'était amélioré de 11 points, le plaçant au 77e rang dans le classement de 116 pays établi par l’organisation de surveillance. Le Vietnam est l’économie à la croissance la plus rapide d’Asie du Sud-Est et, dans le but d’attirer les investissements étrangers, le chef du PCV, M. Trong, a pris des mesures sévères contre la corruption, qualifiant la compagne actuelle de « fournaise ardente ». Rien qu’en 2022, au moins 4 646 fonctionnaires et dirigeants d’entreprise ont fait l’objet d’une enquête pour suspicion de corruption et d’abus de pouvoir.