Les contraintes réglementaires assombrissent les perspectives économiques de la Chine : Enquêtes auprès des entreprises

La Chine, qui connaît déjà un ralentissement de la demande intérieure, est maintenant critiquée pour son environnement commercial difficile. Le 19 septembre, la Chambre de commerce américaine à Shanghai (AmCham) et la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine (EuCham) ont toutes deux publié des rapports faisant état d’une détérioration des perspectives commerciales en Chine. Les deux chambres de commerce représentent près de 2 000 entreprises établies en Chine.



Seuls 52 % des répondants à l’enquête du Rapport sur les affaires en Chine 2023 de l’AmCham (2023 China Business Report) se sont déclarés « optimistes » quant aux perspectives commerciales de la Chine, soit une baisse de 26 points de pourcentage par rapport à
2021. Les rapports ont mis en exergue les défis liés au paysage politique chinois, où les règles deviennent de plus en plus complexes et floues, selon les répondants à l’enquête.

Compromis entre économie et sécurité

Outre l’incertitude générale, le manque de crédibilité et de transparence a également été évoqué pour expliquer ces perspectives peu encourageantes. Le pessimisme des personnes interrogées, bien qu’il ne soit pas uniforme dans tous les secteurs, était particulièrement prononcé dans l’industrie technologique, peut-être en raison des nouvelles lois anti-espionnage de la Chine et de la restriction de l’activité des entreprises chargées de la diligence raisonnable. Le rapport de l’EuCham a donc appelé ses entreprises membres à la prudence.



Le rapport de l’EuCham attribue ses sombres perspectives commerciales à deux objectifs apparemment contradictoires de Pékin : attirer les investissements étrangers tout en renforçant la sécurité nationale. Ces tendances s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Pékin, ainsi qu’avec certains États européens, comme l’
Allemagne.

La perte de la Chine profite à l’Asie du Sud-Est

L’AmCham a indiqué que près de la moitié des personnes interrogées avaient l’intention de réorienter ou avaient déjà réorienté des investissements destinés à la Chine, l’Asie du Sud-Est apparaissant comme la première destination d’investissement alternative.  En outre, les données commerciales indiquent un déplacement de certains segments des chaînes d’approvisionnement vers des poids lourds régionaux tels que l’Indonésie et le Vietnam.



Pékin a rejeté les perspectives négatives des chambres de commerce et a rappelé la
résilience et le potentiel continus de l’économie chinoise.