Les discours en opposition et les rencontres du G7 marquent une conférence chargée à Munich

La fin de semaine dernière, l’Asie a été épargnée par les réprimandes du vice-président américain J. D. Vance à la Conférence de Munich sur la sécurité, où son discours virulent a « choqué » certains délégués européens et suscité un débat sur les priorités en matière de politique étrangère de Washington.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a prononcé le discours liminaire de la conférence, qui contrastait nettement avec l’allocution de Vance. M. Wang a décrit la Chine comme étant une championne des communément appelés « pays du Sud » et une puissance responsable et stable dans un monde marqué par « l’incertitude, le chaos et la confusion ».

En marge de l’événement annuel, quand les choses se sont tassées, les leaders et les diplomates indo-pacifiques se sont réunis pour discuter des tensions en mer de Chine méridionale, de la Corée du Nord et des dépenses de défense.
 

Joly et le G7

La ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly a convoqué une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 en marge de la conférence de Munich. La déclaration commune qui en a découlé condamnait les tentatives de la Chine de « restreindre la liberté de navigation par la militarisation et les activités coercitives » en mer de Chine méridionale et de changer le statu quo dans la région indo-pacifique « par la force ».

Une récente déclaration des États-Unis et du Japon contenait un langage plus ferme sur la question, s’opposant à la « force » ainsi qu’à la « coercition », entendue comme désignant toute tactique économique ou de « zone grise » déployée par Beijing.

La prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 aura lieu à Charlevoix, au Québec, du 12 au 14 mars. Les priorités du Canada au sein du G7 demeurent relativement vagues pour le moment. Elles comprennent « la paix et la sécurité, la stabilité de l’économie mondiale et la croissance ». L’élection d’un nouveau chef du Parti libéral (et, par extension, du nouveau premier ministre canadien) le 9 mars pourrait fournir l’orientation nécessaire pour préciser les priorités.
 

Fini le passé, place au nouveau

À Munich, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis ont tenu leur première réunion conjointe depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche en janvier. Les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays se sont rencontrés pour réaffirmer leur « partenariat inébranlable » et ont fait une déclaration qui critiquait la Corée du Nord (et la Chine, sans toutefois la nommer) tout en soutenant Taïwan.

Le Japon et la Corée du Sud, même s’ils ne sont pas encore à l’abri du déluge généralisé de nouveaux tarifs américains, semblent être devenus des « partenaires de confiance » de l’administration des États-Unis, qui traite certains de ses alliés de longue date, tels que l’Europe et le Canada, avec dédain ou hostilité.

Ces actions pourraient faire partie d’un changement plus large d’orientation (et de ressources) de l’Europe vers l’Asie pour les États-Unis. La semaine dernière, par exemple, le secrétaire à la Défense des États-Unis Pete Hegseth a supplié les pays européens d’augmenter les dépenses de défense à cinq pour cent de leur PIB – en partie pour que les États-Unis puissent se concentrer sur l’Asie.

M. Hegseth a déclaré à Bruxelles que « les ambitions des communistes chinois représentent une menace pour les peuples libres partout dans le monde, notamment les intérêts américains dans le Pacifique. » Il a ajouté qu’« il est logique » que les États-Unis, ainsi que le Japon, la Corée du Sud, les Philippines et l’Australie, « projettent leur puissance [dans l’Indo-Pacifique] au service de la dissuasion. »