Les engagements climatiques et les commentaires de Carney suggèrent une ouverture entre le Canada et la Chine

Un mois après sa victoire électorale en mai, le premier ministre canadien Mark Carney a téléphoné au premier ministre chinois Li Qiang, les deux dirigeants convenant de recalibrer leurs relations.

Selon Carney, sa position envers la Chine se définit par un « engagement à géométrie variable ». Autrement dit, il y a engagement lorsque les intérêts coïncident, mais il peut être restreint, voire inexistant, lorsque la sécurité nationale ou économique du Canada est menacée.

Un aspect de cette approche a été mis en évidence le mois dernier, lorsque Carney a laissé entrevoir une future voie de collaboration entre le Canada et la Chine. Dans le cadre d’un groupe de réflexion, il a déclaré que la Chine était très sincère et engagée en matière de climat. Il a également souligné que Beijing proposait pratiquement une offre permanente au Canada pour coopérer dans ce domaine. Une déclaration de la Chine concernant la récente rencontre entre Carney et Li suggère que Carney est disposé à unir les efforts pour relever les défis mondiaux, tels que les changements climatiques.

Lors de son discours devant l’ONU en septembre, le président chinois Xi Jinping s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 7 % à 10 % d’ici 2035. (En 2023, le charbon et le pétrole représentaient 79 % de l’approvisionnement énergétique total de la Chine.)

Les commentaires de Carney et les promesses de Xi suggèrent une ouverture vers une coopération bilatérale moins risquée. La collaboration entre les deux pays sur les questions climatiques remonte aux années 1980. Pas plus tard qu’en 2022, 188 gouvernements ont approuvé le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal lors d’un forum des Nations unies présidé par la Chine et organisé par le Canada.

Pour stabiliser les relations avec Beijing, Carney doit déterminer comment concilier au mieux les objectifs de la politique climatique – notamment sa promesse électorale de mettre en œuvre un plan audacieux pour réduire les émissions et stimuler les investissements dans les technologies propres – et les besoins industriels et les préoccupations en matière de sécurité nationale (p. ex. protéger l’écosystème des véhicules électriques du Canada contre un afflux de véhicules électriques chinois bon marché).