Les longues élections en Inde opposent Modi à une alliance d’opposition qui bat de l’aile

La commission électorale indienne a annoncé samedi que les prochaines élections en Inde – les plus grandes élections au monde, avec 968 millions d’électeurs inscrits – se dérouleront en sept phases, du 19 avril au 1er juin.

La totalité des 543 sièges de la Lok Sabha (chambre basse) de l’Inde sont à pourvoir, et le Parti Bharatiya Janata (BJP) du premier ministre indien Narendra Modi devrait remporter une rare troisième victoire consécutive. Le BJP vise un nombre impressionnant de 370 sièges, soit 67 sièges de plus que ce qu’il a remporté lors des élections de 2019.

Une coalition d’environ deux douzaines de partis, connue sous le nom d’Alliance inclusive de la nation indienne pour le développement (INDIA), devrait s’opposer au BJP par le biais d’un partage tactique des sièges, même si des failles dans l’alliance, formée l’année dernière, ont déjà commencé à se manifester.
 

L’influence mondiale croissante de New Delhi

L’Inde est devenue un acteur mondial plus proactif au cours des cinq dernières années, se positionnant comme un chef de file des pays du Sud et renforçant ses liens avec les autres pays du Quad, soit l’Australie, le Japon et les États-Unis, en partie pour contrebalancer l’influence de la Chine. Modi, pour sa part, considère l’Inde comme une « grande puissance » en pleine ascension.

L’essor de l’Inde est lié à ses succès économiques impressionnants : de 2015 à 2021, la proportion d’Indiens vivant dans l’extrême pauvreté a diminué, passant de 18,7 % à 12 %, et d’ici 2030, le pays devrait devenir la troisième plus grande économie au monde. New Delhi a annoncé une croissance de 8,4 % au cours du dernier trimestre fiscal, bien que le chômage des jeunes reste élevé et que l’inflation des prix de détail atteigne 5,09 %.
 

Modi reste silencieux sur les relations entre le Canada et l’Inde

Modi a plutôt laissé ses ministres commenter les relations entre le Canada et l’Inde. Le ministre indien des Affaires étrangères a affirmé que les allégations du premier ministre canadien Justin Trudeau, selon lesquelles des agents indiens auraient été impliqués dans le meurtre de Hardeep Singh Nijjar à Surrey, en Colombie-Britannique, ne sont « pas conformes à leur politique », alors que le ministère indien des Affaires étrangères a qualifié ces allégations « d’absurdes ».

Les voies diplomatiques restent toutefois ouvertes : la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a rencontré son homologue indien le mois dernier, et il reste 21 diplomates canadiens – contre 62 auparavant – à Delhi. De plus, le commerce est en plein essor : les échanges bilatéraux de marchandises ont totalisé 11 milliards $ CA au cours des dix premiers mois de 2023, soit une augmentation de 18,8 % par rapport à la même période en 2022.