Les nouveaux droits de douane américains présentent des risques commerciaux pour le Canada et la Corée du Sud

Au final, même les meubles n’ont pas pu être sauvés. En effet, la dernière salve de droits de douane imposés par le président américain Donald Trump – qui comprend une taxe de 10 % sur le bois d’œuvre et le bois d’œuvre résineux et une taxe de 25 % sur les armoires, les meubles de salle de bain et les meubles rembourrés – a plongé les partenaires commerciaux de l’Indo-Pacifique des États-Unis dans une incertitude encore plus grande, beaucoup d’entre eux se précipitant pour conclure des accords commerciaux bilatéraux afin d’échapper à de futures vagues de droits de douane surprise.

Cette dernière série de taxes devrait entrer en vigueur le 14 octobre prochain. Le taux tarifaire augmentera le 1er janvier si les pays exportateurs ne parviennent pas à un accord avec les États-Unis. La Maison-Blanche a toutefois déclaré que les droits de douane sur les produits du bois en provenance du Japon – qui a récemment signé un accord commercial avec les États-Unis – ne dépasseraient pas 15 %, ce qui apporte un certain soulagement.

Selon la CBC, la majeure partie des exportations canadiennes de bois d’œuvre résineux est expédiée aux États-Unis, ce qui représente plus de la moitié du marché pour cette industrie de plus de 10 milliards $ CA, qui est principalement concentrée en Colombie-Britannique.

Trump a également imposé des droits de douane sur les poids lourds et les produits pharmaceutiques cette semaine, bien qu’un accord annoncé mardi avec Pfizer – qui prévoit que la société investisse 70 milliards $ US supplémentaires dans la fabrication et la recherche aux États-Unis, en échange d’une exemption des droits de douane imminents – ait quelque peu atténué l’impact de cette mesure.

Les actions pharmaceutiques asiatiques, notamment celles de Sumitomo Pharma au Japon et de SK Biopharmaceuticals en Corée du Sud, ont chuté après l’annonce de Trump, mais ont rebondi après l’annonce de l’accord avec Pfizer.
 

Les détails restent flous concernant l’accord provisoire entre la Corée du Sud et les États-Unis

La dernière salve de Trump souligne la fragilité des relations commerciales préexistantes et, pour certains, renforce l’urgence de conclure un accord avec Washington afin de compenser toute nouvelle embuscade tarifaire.

La Corée du Sud et les États-Unis ont annoncé un accord commercial provisoire en juillet, mais les responsables travaillent toujours à peaufiner cet accord. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, ferait pression sur Séoul pour qu’elle augmente les 350 milliards $ US qu’elle avait précédemment accepté d’investir aux États-Unis.

Le président sud-coréen Lee Jae Myung a toutefois déclaré à Reuters le mois dernier que, si la Corée du Sud retirait 350 milliards $ et investissait la totalité de cette somme en espèces aux États-Unis, elle se retrouverait dans une situation similaire à celle qu’elle a connue lors de la crise financière de 1997.

La semaine dernière, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, a rencontré son homologue sud-coréen à New York, où les deux ministres ont discuté de la promotion du commerce bilatéral, des investissements, de l’innovation et de la coopération dans le secteur de la défense, ainsi que de la poursuite des objectifs de diversification économique des deux pays, un objectif commun stimulé par les politiques commerciales du second mandat de Trump.

Washington a annoncé mercredi qu’elle lançait des consultations publiques en vue de la révision prévue en 2026 de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique.

Le premier ministre canadien Mark Carney a déclaré le mois dernier que, cet automne, le gouvernement cherchera à renforcer les relations existantes et à ouvrir de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes, en particulier en Asie, grâce à une stratégie officielle de diversification commerciale.