Les Philippines au cœur d’exercices et d’accords de sécurité maritime renouvelés

Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères des Philippines, Enrique Manalo, effectue cette semaine une tournée du Canada, alors que les deux pays célèbrent 75 ans de relations diplomatiques.

Le plus haut diplomate philippin a pris la parole mardi dernier lors d’un événement organisé par la FAP Canada, décrivant son pays comme l’un des « amis les plus proches et les plus anciens du Canada dans l’Indo-Pacifique ». Il a affirmé que « seule la diplomatie, dans le respect total des lois internationales », pouvait faire en sorte que l’Indo-Pacifique soit le moteur de la « transformation économique mondiale » de ce siècle.

Ottawa considère les Philippines comme un point d’ancrage de sa stratégie pour l’Indo-Pacifique : en janvier, les deux pays ont signé un accord de coopération en matière de défense et, en février, Ottawa a promis 30 millions $ CA à des programmes de développement aux Philippines. Le même mois, le Canada a ouvert son tout premier bureau d’Agriculture et Agroalimentaire dans l’Indo-Pacifique à Manille.

Les deux parties semblent vouloir poursuivre sur cette lancée et établir un partenariat stratégique plus complet.
 

Les Philippines jettent un froid sur les tensions avec la Chine

Lundi, le président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr., a déclaré que les navires philippins n’utiliseraient pas de canons à eau sur les navires chinois, quelques jours seulement après que Manille a convoqué un diplomate chinois à la suite de l’utilisation d’un canon à eau « puissant » par un navire des garde-côtes chinois sur deux navires philippins.

Cet incident s’est produit, curieusement, dans le cadre d’exercices militaires annuels entre les États-Unis et les Philippines. Les exercices « Balikatan » de cette année, les plus importants jusqu’à présent, ont permis de rapprocher les deux pays, qui se sont associés pour réaliser des exercices de sécurité maritime, de défense antimissile et plus encore.
 

Le « Squad », nouvelle alliance indo-pacifique

La semaine dernière, à Hawaï, Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense, a rassemblé les chefs militaires de l’Australie, du Japon et des Philippines, un groupe que les autorités américaines auraient baptisé le « Squad », la plus récente alliance indo-pacifique. M. Austin a déclaré que les quatre pays effectueraient des patrouilles conjointes en mer de Chine méridionale, parmi d’autres initiatives.

L’AUKUS, l’alliance la plus « exclusive » de la région, est peut-être sur le point de s’agrandir, puisque la Corée du Sud a récemment confirmé sa volonté de se joindre au deuxième pilier de l’AUKUS, qui englobe les technologies militaires avancées.

Lorsqu’il a été signalé le mois dernier que le Canada et le Japon étaient intéressés par le deuxième pilier, Beijing a déclaré que cette initiative compromettrait la paix et la sécurité. Beijing a émis des plaintes similaires au sujet du « Quad », un dialogue de sécurité entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les États-Unis.