L’Indonésie cherche à réduire sa dépendance à l’égard de la Chine pour la production de nickel

L’Indonésie étudie des moyens de réduire le rôle de la Chine dans la production de nickel du pays en limitant les entreprises chinoises au statut d’actionnaire minoritaire. Cinquante-sept pour cent du nickel raffiné mondial, un ingrédient clé des batteries des véhicules électriques (VE), provient d’Indonésie, dont environ quatre-vingts pour cent sont produits par des entreprises détenues majoritairement par des entreprises chinoises.

Alors que les investissements chinois étaient autrefois une aubaine pour les ambitions de l’Indonésie en matière de VE, ils sont en passe de devenir un obstacle. Jakarta espère pouvoir bénéficier de crédits d’impôt aux États-Unis en vertu de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act), qui oriente près de 400 milliards $ US en financement fédéral américain vers des projets d’énergie propre.

L’admissibilité à ces crédits d’impôt nécessite toutefois d’exclure efficacement les « entités étrangères préoccupantes », en l’occurrence la Chine. Jusqu’à présent, le gouvernement indonésien n’a pas imposé de limites à l’actionnariat chinois, mais des renseignements récents indiquent que certaines entreprises chinoises envisagent de réduire leur participation dans les activités nickélifères indonésiennes à moins de 25 % afin de garantir la conformité de leurs produits aux normes de la loi américaine.

Ottawa et les intérêts miniers canadiens suivront de près les prochaines mesures prises par l’Indonésie. En avril, la vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré que le Canada « travaillait très activement » avec des « partenaires démocratiques » à une réponse conjointe à ce qu’il qualifie de manipulation du marché par les producteurs de nickel indonésiens et chinois. Les deux pays asiatiques sont accusés d’inonder le marché de nickel à bas prix, provoquant une chute des prix et mettant en danger les producteurs des pays comme le Canada et l’Australie.