M. Carney accueille les dirigeants du G7 à Kananaskis et des dirigeants de l’Asie-Pacifique

Confronté à un président américain imprévisible, à de multiples réunions et même à la perspective d’ours grizzlis importuns, le premier ministre canadien Mark Carney a présidé un sommet relativement harmonieux du G7 cette semaine à Kananaskis, en Alberta, réunissant des délégations et des médias du monde entier.

Organisé dans les Rocheuses, l’événement de trois jours a été le premier test de sommet de M. Carney et l’occasion pour le Canada de se présenter au monde, selon les mots du premier ministre, comme un « pays audacieux, ambitieux et novateur ».

Contrairement aux années précédentes, les dirigeants du G7 n’ont pas approuvé un communiqué final conjoint, choisissant de publier des déclarations plus courtes et précises sur les minéraux critiques, l’intelligence artificielle, la répression transnationale et plus encore.
 

Rencontre avec M. Modi

Cette semaine, M. Carney a tenu pour la première fois des rencontres officielles en personne avec des dirigeants de l’Inde, de l’Australie, du Japon et de la Corée du Sud.

Sa rencontre avec le premier ministre indien Narendra Modi a permis une percée diplomatique, les deux parties acceptant de rétablir les hauts-commissaires. Une lecture indienne de la réunion a indiqué que les dirigeants ont également discuté de la reprise des négociations commerciales dans l’impasse.

M. Carney a déclaré que la rencontre était « fondamentale [...] une première étape nécessaire ». Il a indiqué qu’ils ont convenu de « rebâtir la relation basée sur le respect mutuel, la souveraineté et la confiance ». M. Modi a déclaré que la réunion avait été « excellente ».

Les médias indiens ont laissé entendre que le diplomate chevronné Dinesh Patnaik serait nommé nouveau haut-commissaire de l’Inde au Canada. 
 

Réseautage express diplomatique

La rencontre de dimanche de M. Carney avec le premier ministre australien Anthony Albanese a porté sur le commerce et la défense, y compris la coopération dans le cadre de projets tels que le nouveau radar transhorizon du Canada, un projet de 6 milliards $ CA annoncé avec Canberra en mars pour renforcer la « connaissance du domaine » du Canada dans le Nord.

M. Albanese a fait remarquer en conférence de presse que « le Canada est le huitième investisseur en importance en Australie [... et qu’il] semble y avoir un potentiel de croissance ». Son voyage à Kananaskis marquait la première visite d’un premier ministre australien au Canada depuis 2014.

Pendant ce temps, lors d’une rencontre de 20 minutes avec le premier ministre japonais Ishiba Shigeru, M. Carney a insisté sur la coopération en matière de commerce, de défense, de minéraux critiques et de batteries. M. Ishiba a fait pression pour la signature « imminente », d’un accord Canada-Japon sur la sécurité de l’information, qui permettrait à Ottawa et Tokyo de partager plus facilement des renseignements classifiés. Quelques jours avant la rencontre, Mitsubishi a annoncé qu’elle commencerait à importer du gaz naturel liquéfié canadien dès juillet, une première pour une entreprise japonaise.

M. Carney a également rencontré le président sud-coréen nouvellement élu, Lee Jae-myung. Lors de son premier voyage présidentiel à l’étranger, M. Lee a proposé d’approfondir les liens bilatéraux en matière de défense et de sécurité, tandis que M. Carney a souligné le « potentiel immense » de cette relation.

Selon le Korea Herald, M. Lee a déclaré que « le moment est venu pour la Corée du Sud de rembourser ce qu’elle doit au monde, y compris au Canada ».
 

Trump se révèle l’invité le plus virulent et le plus volatil

Le président américain Donald Trump, qui a quitté le sommet du G7 plus tôt en raison de « ce qui se passe au Moyen-Orient », a semblé jouer les durs avec la plupart des dirigeants présents, retardant un accord tarifaire avec M. Ishiba, renonçant à toute rencontre avec M. Modi, M. Lee ou M. Albanese et, en sortant, critiquant publiquement le président français Emmanuel Macron. Lors d’une conférence de presse avec M. Carney, M. Trump a également évoqué la possibilité de permettre à la Chine de se joindre au G7.

L’Australie, pour sa part, semble avoir évité le collimateur de Trump. Le Pentagone a récemment lancé un examen du partenariat trilatéral AUKUS, un pacte de sécurité et de défense axé sur les sous-marins nucléaires entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.

M. Albanese a minimisé toute préoccupation quant à son avenir, affirmant à Kananaskis qu’il était « convaincu que les trois nations continueront de soutenir le partenariat ». M. Trump semblait être d’accord avec une déclaration similaire du premier ministre britannique Keir Starmer, qui a aussi remporté un rare sommet avec Trump en signant un accord commercial bilatéral.