M. Trudeau et M. Modi discutent au sommet du G7 alors que le groupe exprime des préoccupations au sujet de la Chine

Les dirigeants des nations du G7 se sont rencontrés dans le sud ensoleillé de l’Italie la semaine dernière pour un sommet d’une durée de trois jours, et dans une déclaration conjointe, ont accusé la Chine de contribuer à la guerre de la Russie contre l’Ukraine, d’employer des tactiques « dangereuses » en mer de Chine méridionale, de mettre en œuvre des politiques de commerce déloyales et de promouvoir des activités informatiques malveillantes.

Le communiqué de 36 pages se concentre principalement sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, sur le Moyen-Orient et sur les changements climatiques, mais consacre également une attention considérable à l’Indo-Pacifique.

Bien que généralement critique à l’égard de la Chine, le communiqué souligne que le groupe souhaite avoir des relations « constructives et stables » avec Beijing, et condamne « le plus fermement possible » l’expansion de la coopération militaire entre la Corée du Nord et la Russie. Cette semaine, le président russe Vladimir Poutine s’est rendu en Corée du Nord pour la première fois depuis 2000 et a signé un pacte de défense mutuelle avec Pyongyang.

Le premier ministre japonais Kishida Fumio, qui a rencontré le premier ministre canadien Justin Trudeau en marge du sommet du G7, a présidé une session des dirigeants au sujet de l’Indo-Pacifique. Selon un compte-rendu japonais, M. Kishida a affirmé que « la sécurité de la région et celle de l’Europe sont inséparables » et s’est engagé à coordonner davantage avec le G7 pour remédier aux « politiques de Beijing [...] qui ont causé une surproduction faussant le marché ».
 

M. Trudeau et M. Modi échangent

Le premier ministre indien Narendra Modi était un observateur au sommet du G7 et a pris la vedette lors de la « photo de famille » annuelle. M. Modi et M. Trudeau n’ont pas planifié de rencontre officielle, mais les deux dirigeants se sont salués.

M. Modi a publié un micromessage laconique après leur brève discussion : « Met Canadian PM Justin Trudeau at the G7 Summit. » (J’ai rencontré le premier ministre canadien Justin Trudeau au sommet du G7). M. Trudeau a également été très discret lors de ses rencontres avec les médias à la suite du sommet, évitant plusieurs questions au sujet de sa rencontre avec M. Modi et des relations entre le Canada et l’Inde en général.

La discrétion de la part des deux dirigeants laisse deviner un désir de maintenir la stabilité des relations. Le procès en cours lié au meurtre de Hardeep Singh Nijjar en juin 2023, cependant, devrait recommencer la semaine prochaine, ce qui pourrait engendrer une période difficile pour les relations entre le Canada et l’Inde.

L’année prochaine, le Canada assumera la présidence du G7 et accueillera les dirigeants pour un sommet à Kananaskis, en Alberta.
 

L’ANASE divisée sur le communiqué au sujet de l’Ukraine

À la suite du Sommet du G7 dans les Pouilles, les dirigeants du G7, à l’exception du président américain Joe Biden, se sont rendus en Suisse pour la Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine. La Russie n’a pas été invitée au sommet et la Chine a choisi de ne pas y participer.

Quatre-vingt-deux délégations, dont celles du Canada, de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, des Philippines, de Singapour, de la Corée du Sud, du Timor-Leste et des États-Unis, ont signé un bref communiqué décrivant une « vision commune » en ce qui concerne la sécurité des installations nucléaires, l’échange de prisonniers de guerre et la sécurité alimentaire.

L’Inde, l’Indonésie et la Thaïlande ont participé au sommet, mais n’ont pas signé le communiqué. Les autres membres de l’ANASE, soit le Brunéi, le Cambodge, le Laos, la Malaisie, le Myanmar et le Vietnam, ont choisi de ne pas y participer.

Le faible soutien de l’Asie du Sud-Est a peut-être frustré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui, au Shangri-La Dialogue du mois dernier, a insisté auprès des dirigeants de la région pour qu’ils assistent à la Conférence.