Le premier ministre malaisien repousse les attaques d’anciens dirigeants

Le gouvernement du premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a été attaqué par deux anciens premiers ministres, Najib Razak et Mahathir Mohamad, ce qui pourrait saper la stabilité politique du pays cinq mois seulement après le début du mandat de M. Anwar. L’Organisation nationale de l’unité des Malais (UMNO), qui exerce une influence considérable au sein de la coalition gouvernementale de 19 partis, a demandé la libération de M. Najib, qui purge une peine de 12 ans de prison pour son rôle dans le scandale de corruption de l’entreprise 1Malaysia Development Berhad (1MDB). M. Mahathir, quant à lui, a intenté un procès à M. Anwar, qu'il accuse de l'avoir diffamé.

M. Anwar frappé de deux côtés

M. Najib a perdu son appel devant la Cour fédérale de Malaisie et demande maintenant la grâce royale. M. Anwar a déclaré qu’il fera partie de la Commission des grâces, qui examinera la demande de M. Najib. La demande de grâce de l’UMNO place M. Anwar dans une position délicate. Face aux pétitions publiques, dont une dirigée par les partisans de M. Najib et une autre par l’organisme de surveillance des élections, Bersih, qui s’opposent à la libération de M. Najib, une grâce pourrait être perçue comme un manquement de la part de M. Anwar à ses promesses répétées de s’attaquer à la corruption.

M. Mahathir, qui entretient des relations politiques tumultueuses avec M. Anwar, affirme que ce dernier a publiquement insinué que M. Mahathir et sa famille avaient bénéficié financièrement du mandat de près de 24 ans de M. Mahathir en tant que premier ministre. Les deux hommes se sont échangé des coups sur les réseaux sociaux et dans la presse après que M. Mahathir, âgé de 97 ans, a perdu son siège au Parlement lors des élections générales de 2022.

Quel est l’enjeu ?

L’endurance de M. Anwar sera mise à l’épreuve lors des élections régionales, qui auront lieu en août. Pakatan Harapan, la coalition politique au pouvoir présidée par M. Anwar, éprouve des difficultés considérables à conserver le pouvoir dans plusieurs États, y compris dans son ancien bastion de Penang, à moins que M. Anwar ne parvienne à démontrer les résultats positifs de ses réformes économiques. M. Anwar devra également faire face à une nouvelle attaque de M. Mahathir ; la politique en Malaisie est historiquement polarisée sur la race et M. Mahathir a soulevé des préoccupations sur le fait que la majorité malaise a « perdu sa dominance ».