Modi remporte un troisième mandat historique, mais le BJP n’obtient pas la majorité

Narendra Modi restera premier ministre de l’Inde après avoir été réélu par les électeurs avec un mandat législatif affaibli, un résultat choc pour M. Modi, qui recherchait et semblait s’attendre à une forte majorité.

Le parti de M. Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), a obtenu 240 sièges à la chambre basse du pays (la Lok Sabha) sur un total de 543 sièges. Les résultats de ces élections représentent une chute importante par rapport aux 303 sièges remportés par le parti lors des élections de 2019. Rahul Gandhi, figure de proue du parti d’opposition indien, le Congress Party, a déclaré : « Le message clair du peuple à M. Modi... est que nous ne voulons pas qu’il dirige la nation ».
 

L’Alliance démocratique nationale, une coalition dirigée par le BJP, a remporté 293 sièges, soit un nombre suffisant pour former un gouvernement, mais inférieur à la cible publique optimiste du groupe de 400 sièges. Mardi, alors que les résultats se cristallisaient, l’indice boursier Sensex de l’Inde a subi sa plus forte baisse en une journée depuis quatre ans, chutant de 5,74 % alors que les investisseurs ont reculé devant la réalité d’un gouvernement de coalition.

Afin de déterminer les résultats, des fonctionnaires ont examiné 642 millions de bulletins de vote, soit l’équivalent des populations combinées des États-Unis, du Canada, du Mexique, du Royaume-Uni et de la France.

 

S’en tirer grâce à la coalition

Le retour de l’Inde à la « politique de coalition » représente un retour aux compromis politiques et, selon certains analystes, une bonne nouvelle pour la démocratie.

Suvolaxmi Dutta Choudhury, gestionnaire du programme de l’Asie du Sud de la FAP Canada, a déclaré à Observatoire Asie que le BJP devra dépendre sur le soutien des partenaires de son alliance, ce qui pourrait atténuer le programme législatif du parti et l’éloigner de ses promesses nationalistes hindoues.

Selon Mme Dutta Choudhury, le nouveau gouvernement de Modi devrait poursuivre sa promesse principale d’établir un Viksit Bharat (c. à-d. une « Inde développée ») et de prioriser des réformes poussant l’Inde à devenir la troisième plus grande économie du monde, peut-être dès 2028.