Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a proposé cette semaine un échange de prisonniers au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, à la suite de la capture signalée de deux soldats nord-coréens par les forces ukrainiennes dans la région russe de Koursk.
M. Zelenskyy a déclaré sur les médias sociaux que l’Ukraine était « prête à livrer [les] soldats » si Kim pouvait organiser un échange de prisonniers ukrainiens détenus par la Russie.
L’offre témoigne de l’extraordinaire « internationalisation » du conflit, qui amène des Nord-Coréens isolés à près de 7 000 kilomètres de chez eux sur les lignes de front du conflit russo-ukrainien, qui dure depuis plusieurs années.
Le président ukrainien a également mis en ligne une vidéo de ce qui semble être l’interrogatoire des deux prisonniers nord-coréens. S’exprimant par l’intermédiaire d’un interprète, l’un des hommes a déclaré que ses commandants lui avaient fait croire qu’il participait à un exercice d’entraînement en région éloignée plutôt qu’à une guerre totale.
Ces soldats ne sont que deux des quelque 11 000 Nord-Coréens qui ont été envoyés combattre pour Moscou depuis le mois d’octobre. Les services de renseignement sud-coréens avancent le chiffre de 300 Nord-Coréens tués et de 2 700 blessés depuis cette date.
Les forces spéciales ukrainiennes ont également publié récemment des extraits d’un journal, qui aurait été retrouvé sur un soldat nord-coréen décédé, dans lequel on trouve des tactiques rudimentaires sur le champ de bataille et des louanges inébranlables envers Kim. « Même au prix de ma vie, j’exécuterai sans hésiter les ordres du commandant suprême », peut-on lire dans un passage du journal.
Un officier ukrainien a confié à Politico que les troupes nord-coréennes étaient « jeunes, motivées, en bonne forme physique, courageuses et… disciplinées ».
En juin 2024, après une visite du président russe Vladimir Poutine en Corée du Nord, Pyongyang et Moscou ont porté leurs relations diplomatiques au plus haut niveau possible et se sont engagés à s’entraider en cas d’attaque.
Un éventuel « quid pro quo » en préparation : Blinken
Lundi dernier, à Séoul, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a averti que Moscou pourrait partager avec Pyongyang des « technologies spatiales et satellitaires avancées » en échange du soutien de ses troupes.
La mise en garde de M. Blinken intervient alors que Séoul est aux prises avec une crise politique de plus en plus grave. Mercredi matin, le président suspendu Yoon Suk Yeol a été placé en garde à vue après un long bras de fer entre son service de sécurité présidentielle et plus d’un millier de policiers et de responsables de la lutte contre la corruption.
Le ministre japonais des Affaires étrangères s’est également rendu à Séoul pour s’entretenir avec son homologue sud-coréen lundi. Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération trilatérale entre le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis, ainsi que sur « le développement nucléaire et de missiles de la Corée du Nord ».
Le retour de Trump et le sort de l’Ukraine
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, s’est engagé lors de sa campagne à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine « en un jour ». M. Zelenskyy a salué ces propos, déclarant en novembre que le conflit « se terminera plus tôt » avec Trump à la Maison-Blanche.
Les ministres des Affaires étrangères des pays du « Quad » (Australie, Japon, Inde et États-Unis) devraient se rencontrer le lendemain de l’investiture de Trump, le 20 janvier, ce qui constitue probablement un signe positif pour l’avenir du regroupement « minilatéral ». Le sénateur Marco Rubio, choisi par Trump pour occuper le poste de secrétaire d’État, devrait représenter les États-Unis lors de cette réunion.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, qui a passé le week-end dernier à Mar-a-Lago, devrait assister à l’investiture du président élu.