Une décision du tribunal dévaste le parti Move Forward de la Thaïlande

Le mercredi 7 août, le tribunal constitutionnel de Thaïlande a ordonné la dissolution du parti Move Forward (MFP), affirmant que sa promesse électorale pour réformer la loi de lèse-majesté violait la constitution. Dans le cadre de cette loi, critiquer la monarchie est un délit passible d’une sanction allant jusqu’à 15 ans de prison. Le tribunal a également banni les dirigeants du parti de toute activité politique pour 10 ans.

Cette décision, qui ne peut être contestée en appel, pourrait relancer l’agitation politique qui a émergé en 2020 d’un désaccord entre les conservateurs, les promilitaires et les proroyalistes d’un côté, et des voix plus jeunes et progressistes de l’autre. Ce désaccord s’est aggravé après la victoire surprise du MFP lors des élections générales de mai 2023, qui a ensuite été empêché de former un gouvernement par des manœuvres de la part du sénat militarisé et monarchique non élu. Un sondage à l’échelle nationale datant de mai 2024 a montré que le MFP et son dirigeant, Pita Limjaroenrat, demeurent beaucoup plus populaires que tout autre parti politique ou que toute autre personne en Thaïlande.

Le 14 août, le tribunal constitutionnel devra décider s’il doit relever de ses fonctions l’actuel premier ministre, Srettha Thavisin, du parti Pheu Thai, en fonction d’une autre violation présumée de la constitution, soit la nomination au cabinet d’un allié du Pheu Thai qui a purgé une peine pour corruption. Tout comme l’annonce de cette semaine, cette décision pourrait troubler certaines couches de la population thaïe réclamant un changement politique.

Consultez notre dernière dépêche sur l’histoire derrière cette évolution politique en Thaïlande et les possibilités du Canada concernant son engagement avec le pays.