Une victoire historique place Takaichi Sanae sur la bonne voie pour devenir la première femme première ministre du Japon

Takaichi Sanae a obtenu samedi la direction du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir au Japon lors d’une victoire « surprise », se positionnant comme la première femme pouvant devenir première ministre japonaise.

Âgée de 64 ans, elle est une « disciple » du défunt premier ministre japonais Abe Shinzo, en particulier en ce qui concerne les questions économiques. Malgré le ratio dette/PIB élevé du Japon, elle s’est engagée à stimuler les finances publiques et à alléger les pressions sur le coût de la vie, potentiellement au moyen de mesures d’allégement fiscal ciblées. Les actions ont grimpé en flèche à l’annonce de la victoire de Mme Takaichi, mais les rendements obligataires ont également augmenté, ce qui suggère une préoccupation persistante quant à l’augmentation de la dette publique.

Mme Takaichi est considérée comme une conservatrice sociale : elle s’oppose au mariage homosexuel et aux noms de famille séparés pour les couples mariés. Contrairement à son prédécesseur, Ishiba Shigeru, Mme Takaichi est ouverte à l’élargissement de sa coalition bipartite aux partis politiques d’extrême droite. Elle a récemment adopté une position plus dure à l’égard des touristes en séjour et des acquisitions de terres par des étrangers.

Son premier véritable test aura lieu à la mi-octobre, lorsque la Diète du Japon votera sur son sort politique; elle devra s’appuyer sur les législateurs de l’opposition pour devenir première ministre.

Mme Takaichi a été élue pour la première fois à la chambre basse du Japon en 1993. Auparavant, elle a été ministre de la Sécurité économique et ministre des Affaires intérieures du Japon. C’était la troisième fois qu’elle se présentait à la tête du PLD.

Mme Takaichi considère l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher comme une source d’inspiration.
 

Saison des sommets

Si Mme Takaichi est confirmée au poste de première ministre, elle devra préparer un cabinet et entamer un tourbillon de diplomatie, notamment des sommets pour la Coopération économique Asie-Pacifique et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, et l’accueil du président américain Donald Trump plus tard ce mois-ci. Trump a fait l’éloge de Mme Takaichi lundi, la qualifiant de « personne très respectée, dotée d’une grande sagesse et d’une grande force ».

Selon Sun Ryung Park de la FAP Canada, Mme Takaichi mettrait probablement en œuvre « une politique étrangère japonaise plus confiante ». Elle s’attend à ce que Mme Takaichi « accélère le renforcement de la défense du Japon et pousse à une révision constitutionnelle afin de renforcer le rôle des Forces d’autodéfense, ce qui pourrait permettre une coopération plus étroite en matière de sécurité avec Taïwan dans le cadre de l’alliance avec les États-Unis ».

Mme Takaichi a également laissé entendre qu’elle ne renégocierait pas l’accord commercial récemment conclu entre le Japon et les États-Unis, dans lequel Tokyo s’engageait à investir la somme énorme de 550 milliards $ US dans les États-Unis.
 

M. Carney en route pour l’Asie

Le voyage inaugural du premier ministre canadien Mark Carney en Asie est prévu pour la fin du mois. Il participera au sommet de l’ANASE en Malaisie et au sommet de l’APEC en Corée du Sud et fera probablement un arrêt au Japon.

Le Japon est le plus proche allié du Canada dans la région indo-pacifique et le quatrième partenaire commercial en importance. Les deux pays sont membres du G7 et signataires de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste.

Un sondage Angus Reid, qui sera bientôt publié et qui a été préparé pour la FAP Canada, suggère que 82 % des Canadiens ont une opinion favorable du Japon, soit le pourcentage le plus élevé de tous les pays inclus dans le sondage.