Le premier ministre canadien Justin Trudeau et la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly étaient à New York cette semaine, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies et de son Sommet de l’avenir, où dirigeants et diplomates ont tenté, selon la formule employée par le secrétaire général de l’ONU, de « ramener le multilatéralisme du bord du gouffre ».
Durant son séjour à New York, M. Trudeau a trouvé le temps de rencontrer brièvement le premier ministre japonais sortant, Kishida Fumio, qui quittera ses fonctions la semaine prochaine.
D’après le compte rendu japonais, M. Kishida a « reconnu la contribution du Canada à la présidence du PTPGP cette année » et indiqué que « le Japon fonde de grands espoirs sur le Canada à la présidence du G7 l’année prochaine ». L’entretien s’inscrivait dans le prolongement du voyage au Japon de Bill Blair, ministre de la Défense, au début du mois.
Mme Joly, qui sortait de réunions avec les ministres des Affaires étrangères de l’Indonésie et du Népal, a présenté la déclaration nationale du Canada à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Beijing et Moscou : qui se ressemble...?
M. Kishida ne peut pas encore se permettre des vacances de fin de mandat : lundi, une journée après que les membres de l’ONU aient mis de côté leurs divergences pour approuver l’ambitieux « Pacte pour l’avenir », un avion de patrouille russe IL-38, survolant la partie la plus septentrionale d’Hokkaido, a violé l’espace aérien japonais à trois reprises, ce qui a conduit les chasseurs japonais à tirer des fusées éclairantes sur l’appareil.
C’est la première fois depuis 1958 que le Japon déploie des fusées éclairantes contre un avion étranger, et la première incursion d’un avion militaire russe dans l’espace aérien japonais depuis cinq ans. Le même jour, quatre navires de guerre russes et quatre navires de guerre chinois ont navigué dans la mer du Japon.
D’après l’armée japonaise, entre avril 2023 et mars 2024, les chasseurs japonais ont dû décoller d’urgence à 669 reprises, soit 3 fois plus souvent qu’il y a 20 ans, pour intercepter des avions étrangers. Soixante-dix pour cent de ces interventions avaient pour but d’intercepter des avions chinois.
Beijing et Moscou se sont toutefois aventurés plus loin qu’Hokkaido : le 24 juillet, le NORAD a intercepté deux bombardiers russes et deux bombardiers chinois à environ 320 kilomètres des côtes de l’Alaska, le premier vol conjoint des deux pays dans la zone d’identification de défense aérienne de l’Alaska.
Depuis 2022, Beijing et Moscou ont mené au moins 20 exercices militaires conjoints.
Rencontre Trudeau-Yunus
Lors de sa visite au siège des Nations Unies, M. Trudeau a rencontré Muhammad Yunus, chef intérimaire du gouvernement du Bangladesh, qui lui a demandé d’accorder davantage de visas aux étudiants bangladais. Le mois dernier, lors d’une rencontre avec le haut-commissaire du Canada au Bangladesh, M. Yunus a déclaré que son gouvernement avait « besoin du soutien du Canada pour stimuler la croissance économique ».
La semaine dernière, le député libéral Chandra Arya a fait la manchette lorsqu’il s’est levé à la Chambre des communes pour se dire « profondément préoccupé par les actes de violence contre les minorités religieuses, y compris les hindous, les bouddhistes et les chrétiens, au Bangladesh ».
Au début du mois, des universitaires, des avocats et des leaders de la société civile du Canada ont rédigé une lettre ouverte destinée à la ministre Joly, en réaction à la mort d’au moins 600 personnes au Bangladesh en juillet et en août.
Les signataires ont exhorté Mme Joly à demander à l’administration de M. Yunus de « libérer toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement » et de contribuer à l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur les récentes violations présumées des droits de la personne au Bangladesh.