La « semaine de la Chine » de Washington reflète l’opinion des États-Unis à l’égard de Beijing

La semaine dernière, la Chambre des représentants des É.-U. a envoyé au Sénat 26 projets de loi axés sur la Chine, ce qui a donné lieu à des compromis entre les partis et à des affrontements partisans, et révélé les opinions des législateurs américains sur (presque) tout ce qui touche la Chine.

La loi sur la certification des HKETO, qui pourrait mener à la fermeture des bureaux économiques et commerciaux de Hong Kong (HKETO) aux États-Unis, a été adoptée par 413 voix contre 3.

Le parrain du projet de loi a déclaré qu’il s’agissait « d’une prochaine étape nécessaire à la démonstration de notre solidarité envers les citoyens persécutés de Hong Kong ». L’adoption du projet de loi fait suite à une missive du 6 septembre de la part du département d’État américain, qui mettait en garde contre le fait que « les risques auxquels [les entreprises] sont confrontées en République populaire de Chine sont désormais de plus en plus présents à Hong Kong ».

Il y a 14 HKETO dans le monde, dont un à Toronto et un bureau de liaison à Vancouver.

La Chambre a également autorisé un fonds de 325 millions $ US pour « contrer l’influence malveillante [de Beijing] », définie au sens large comme tout acte qui « compromet la sécurité nationale des États-Unis ou d’autres pays ».

Le projet de loi « End Chinese Dominance of Electric Vehicles in America Act of 2024 », dirigé par les républicains et auquel s’oppose la Maison-Blanche, a été adopté par une majorité beaucoup plus faible de 217 voix contre 192. Ce projet de loi vise à ne pas accorder de crédit d’impôt aux véhicules électriques utilisant des batteries sous licence chinoise si la licence vaut plus de 5 millions $ US.

Les 23 autres projets de loi portaient sur les biotechnologies, les drones, le fentanyl, Taïwan et plus encore. Ottawa suivra de près l’évolution de ces projets de loi, en particulier ceux qui concernent les batteries, les véhicules électriques et la sécurité économique, tout en poursuivant ses consultations sur de potentielles surtaxes sur les batteries, les semi-conducteurs et d’autres produits chinois.

Le Sénat, contrôlé par les démocrates, va maintenant délibérer sur les projets de loi. La session actuelle du congrès se termine en janvier.
 

L’heure est grave pour TikTok

Ces projets de loi interviennent alors qu’un procès très médiatisé opposant TikTok au gouvernement américain débute à Washington, D.C.

En avril, le président américain Joe Biden a signé une loi qui interdirait TikTok dans le pays d’ici le 19 janvier 2025 à moins que ByteDance, la société mère de TikTok, ne vende sa part dans l’application.

Selon Pew Research Center, 60 % des Américains de moins de 30 ans utilisent TikTok, alors que 43 % des utilisateurs américains de TikTok se tiennent régulièrement au courant de l’actualité au moyen de l’application. Instagram, Snapchat, Twitter et YouTube, toutes des applications appartenant à des entreprises américaines, sont interdites en Chine continentale.

Ottawa a ordonné une enquête sur TikTok en septembre 2023, bien que le ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne ait déclaré cette année que toute conséquence découlant de l’enquête serait « dirigée vers l’entreprise et non vers les utilisateurs ».
 

Le Canada « en décalage » avec les États-Unis?

Une grande partie de la rhétorique d’Ottawa concernant l’application de nouveaux droits de douane aux produits chinois, y compris les véhicules électriques, l’acier et l’aluminium, a été axée sur « l’alignement et l’harmonisation aux autres économies dans le monde », comme l’a remarqué le premier ministre canadien Justin Trudeau.

Cependant, dans un article d’opinion récent, l’ancien ministre des Finances Bill Morneau a déclaré que le Canada « ne peut pas se permettre de rester ancré dans des approches qui ne trouvent plus écho à Washington », soulignant la nécessité d’une coordination sur les « secteurs émergents comme les minéraux critiques ».

Faisant écho à M. Morneau, Dave McKay, chef de la direction de RBC, la banque la plus importante du Canada, a déclaré la semaine dernière que « nous devrons déterminer ce que les États-Unis attendent de nous », affirmant que le Canada est « en décalage avec les États-Unis ».