Après des années de gel profond dans la relation Canada-Chine, un début subtil de dégel semble débuter. Les Canadiens portent un regard moins sévère sur la Chine et déplacent leurs priorités vers des intérêts économiques communs avec cette puissance asiatique.
Selon les données récentes de l’institut Angus Reid, en partenariat avec la Fondation Asie Pacifique du Canada, 27% des Canadiens ont maintenant une opinion favorable de la Chine, contre seulement 16% il y a quelques mois, soit près du triple du creux historique enregistré en 2021 (10%). Cela dit, une majorité de 59% maintient une opinion négative, et la Chine continue d’être perçue avec moins d’enthousiasme que d’autres nations asiatiques.
L’engagement économique illustre une combinaison de réserve et d’ouverture Sur le plan économique, moins d’un Canadien sur six (14%) estime que le Canada devrait approfondir ses échanges commerciaux avec la Chine, une baisse importante par rapport aux 40% d’il y a dix ans. Toutefois, bien que la priorité accordée à la Chine soit moindre que celle donnée à l’Europe ou au Mexique, cela ne signifie pas un abandon total des efforts commerciaux. La moitié des Canadiens (51%) pensent que le Canada devrait renforcer sa relation économique avec la Chine, ce qui représente une hausse de 15 points depuis 2023.
Ce changement s’explique en partie par une inquiétude économique grandissante, alors que le principal allié du Canada est parfois une source de frustration et d’hostilité. Par exemple, 46% des Canadiens considèrent désormais que les États-Unis représentent une menace, contre 34% pour la Chine. La prudence reste de mise dans les relations avec la Chine (37%), tandis qu’un quart des Canadiens (23%) souhaitent aborder le gouvernement chinois en ami ou allié.
Principales conclusions :
- 45% des Canadiens préfèreraient réduire leurs échanges commerciaux avec la Chine, tandis que 37% la considèrent comme un partenaire commercial fiable. En 2021, ces proportions étaient de 24% pour la réduction et de 61% pour la fiabilité, indiquant une amélioration mais aussi une certaine hésitation. Un plus grand nombre de Canadiens considèrent Taiwan (59%), la Corée du Sud (64%) et le Japon (79%) comme de meilleurs partenaires commerciaux.
- Parmi ceux qui souhaitent réduire leurs échanges avec la Chine, 21% estiment que le Canada pourrait compenser entièrement les pertes économiques.
- 60% pensent que le Canada pourrait diminuer ses échanges avec la Chine sans grandes conséquences économiques.
- 19% affirment qu’il est impossible de réduire le commerce avec la Chine sans nuire à l’économie canadienne.
- 61% perçoivent la montée économique de la Chine comme une menace pour les intérêts canadiens.
- 57% craignent des représailles économiques si le Canada adopte une position trop ferme face aux politiques de Pékin.
- 53% des Canadiens souhaitent développer une relation plus étroite avec Taiwan malgré les risques pour les relations avec la Chine. 18% s’y opposent et 29% restent indécis.
- Dans le compromis entre les droits humains et les opportunités commerciales, l’importance accordée aux premiers a diminué. Entre 2019 et 2021, plus de 70% des Canadiens privilégiaient les droits de la personne dans leurs relations avec la Chine. Ce chiffre est désormais tombé à 52%, tandis que 48% mettent dorénavant en avant les occasions commerciales.
Pour plus de résultats du sondage sur les relations canado-indiennes et des perspectives sur le commerce bilatéral, consultez le rapport d'opinion conjointement préparé par la Fondation Asie Pacifique du Canada et l'Institut Angus Reid.