Aerial view of Thailand's parliament buildings in Bangkok

Vieilles blessures, sang neuf : Comment les jeunes électeurs iront-ils de l’avant dans la lutte pour la démocratie en Thaïlande ?

« Au milieu du désespoir et de la perte de confiance des gens dans la politique et le gouvernement... aidons-nous mutuellement à affirmer que le pouvoir suprême de ce pays appartient au peuple. » Voilà ce qu’a déclaré Pita Limjaroenrat, chef du parti thaïlandais Move Forward (MFP) (« Aller de l’avant »), le 22 août, en réponse à l’élection du magnat de l’immobilier Srettha Thavisin, du parti Pheu Thai, au poste de premier ministre du pays.

En mai, le MFP a remporté les élections générales en Thaïlande avec un score choquant de 14,2 millions de voix sur 52,3 millions. Le parti a présenté des candidats n’appartenant pas à l’élite politique, a promis de passer de la conscription militaire à l’engagement volontaire et s’est engagé à décentraliser le budget de l’État. Ces politiques progressistes, ainsi que d’autres, ont été principalement soutenues par les jeunes électeurs urbains. Néanmoins, le MFP a aussi remporté des succès sans précédent dans les bastions du Pheu Thai au nord du pays et dans les districts traditionnellement conservateurs du sud. Le MFP ayant remporté tous les sièges, sauf un, dans la capitale du pays, Bangkok, les performances électorales des partis proarmée et royalistes en place ont été relativement ternes. 

Pourtant, le contrôle de la junte sur le pouvoir reste inébranlable, et les efforts de Pita pour devenir premier ministre ont été sapés à plusieurs reprises par la classe politique du pays. Immédiatement après sa victoire électorale, le MFP a dirigé la formation d’une coalition de huit partis avec des partis prodémocratiques tels que le Pheu Thai. En août, lorsque Pita n’a pas atteint les 375 voix nécessaires pour devenir premier ministre, la participation du MFP à la coalition a pris fin et le Pheu Thai a commencé à courtiser des partisans conservateurs. En fin de compte, la victoire de Thavisin est le fruit d’une alliance avec des partis liés à l’armée tels que Palang Pracharath et United Thai Nation (« Parti de la nation thaïlandaise unie »), les mêmes forces qui, ironiquement, ont renversé le gouvernement dirigé par le Pheu Thai lors d’un coup d’État en 2014. En ce qui concerne le MFP, Pita continue d’être interdit de siéger en tant que législateur en raison des actions qu’il détient dans une société de médias aujourd'hui disparue. L’affaire en cours reprend les mêmes accusations pénales que la Commission électorale du pays a portées contre le prédécesseur de Pita, Thanathorn Juangroongruangkit du Future Forward Party (FFP) (« Nouvel Avenir »), afin de le disqualifier en tant que membre du Parlement en 2019.  

Pita Limjaroenrat leader of Thailand's Move Forward Party speaks to supporters in Pattaya, Thailand on July 22, 2023
Pita Limjaroenrat, chef du parti thaïlandais Move Forward, prononce un discours devant ses partisans lors d'un événement intitulé "Pita on the Beach", le 22 juillet 2023, à Pattaya, en Thaïlande. Le parti de Pita a reçu la plus grande part du vote populaire, mais son chemin vers le poste de premier ministre a été bloqué après que le tribunal pénal a accepté une affaire alléguant son inéligibilité et que les législateurs lui ont refusé la possibilité de se présenter à un second vote | Photo : Lauren DeCicca/Getty Images

Dans le même temps, l’une des promesses les plus explosives du MFP — la réforme des lois thaïlandaises sur la lèse-majesté en vertu de l’article 112 — pourrait ne pas être aussi facile à éteindre.  Depuis 2020, au moins 185 adultes et 16 mineurs ont été inculpés en vertu de ces lois pour avoir critiqué la famille royale. D’une part, le paysage politique reste hostile pour les jeunes Thaïlandais, qui risquent d’être arrêtés et réprimés par la police pour avoir exprimé leur mécontentement à l’égard du régime militaro-monarchique.  D’autre part, ces défis offrent aux jeunes désenchantés par leur système politique de nouvelles possibilités de se mobiliser démocratiquement. Cette tension autour des demandes de réforme monarchique illustre les enjeux pour les jeunes, notamment en ce qui concerne l’orientation et la mobilisation du mouvement prodémocratique. 

Fleurir ou faner ? La floraison et l’étiolement des mouvements étudiants

Les mouvements de protestation des étudiants thaïlandais ont connu des succès et des difficultés au cours du dernier siècle (voir :  Chronologie). Cependant, l’année 2020 a été marquée par l’un des mouvements les plus étendus de l’histoire thaïlandaise, lorsque les étudiants ont associé les demandes de réforme monarchique à l’expansion de l’espace démocratique. En février de la même année, le FFP a été dissous de manière controversée par une décision de la Cour constitutionnelle, qui a interdit à ses dirigeants de revenir sur la scène politique pendant 10 ans. En réaction, les étudiants ont organisé des mobilisations éclair sur plus de 50 campus universitaires dans 27 provinces, en utilisant des plateformes de médias sociaux telles que Twitter et Telegram pour organiser des manifestations. En avril 2020, des mots-clics tels que #MilkTeaAlliance (« Alliance du thé au lait ») ont été créés pour faire circuler des œuvres d’art en solidarité, attirer des manifestants et rechercher un soutien mutuel avec d’autres mouvements prodémocratiques à Taïwan et à Hong Kong, l’activité du réseau s’étendant par la suite à l’Inde et au Myanmar. Les critiques concernant le traitement des citoyens par le gouvernement et les lois de lèse-majesté ont refait surface en juillet 2020, après que Wanchalearm Satsaksit, un dissident thaïlandais qui défendait les droits des personnes LGBTQ+ et gérait une page satirique sur Facebook , a disparu dans des circonstances mystérieuses alors qu’il était en exil au Cambodge.

Le soutien des jeunes au FFP (et finalement au MFP) n’était pas motivé par une seule question, mais englobait plutôt une série de problèmes sociétaux dans l’espoir d’une transformation nationale. La volonté de réforme démocratique a élargi la participation aux manifestations de 2020 aux lycéens, aux artistes, aux militants homosexuels et aux syndicats. Outre les frustrations liées aux inégalités économiques et au chômage face à l’importante allocation de fonds publics à la famille royale, les manifestants ont également exprimé leurs griefs contre la violence disciplinaire dans les écoles, le refus des conservateurs de légaliser les unions entre personnes de même sexe et les campagnes draconiennes de surveillance en ligne visant à restreindre le sentiment d’hostilité à l’égard du régime. Pour les électeurs de la génération Z, qui ont connu une vie d’instabilité politique due à deux coups d’État militaires au cours des 13 dernières années, les manifestations de masse ont constitué une stratégie clé pour s’engager dans l’activisme non violent et exiger des changements structurels plus larges dans la société thaïlandaise. 

L’Alliance du Thé au lait s’essouffle

Au premier plan du mouvement 2020 se trouvaient les sous-cultures des jeunes. Il s’agissait notamment de mots-clics de protestation tels que #LetsRunHamtaro) « Courons Hamtaro »), qui utilisait le dessin animé japonais populaire pour faire la satire de la corruption politique. Des groupes de hip-hop tels que Rap Against Dictatorship (« Rap contre la dictature ») ont également téléchargé sur YouTube des vidéos musicales critiquant le gouvernement, et des jeunes ont organisé des rassemblements sur le thème de Poudlard pour exprimer leur frustration face au traitement réservé aux critiques de la monarchie et exiger que ces critiques « ne soient pas nommées ». Toutefois, la présence de protestataires en ligne est devenue plus prudente à la suite de l’augmentation des arrestations d’activistes de premier plan, avec des tentatives de canaliser les demandes amorphes émanant de la base vers des canaux formels tels que le vote et les élections. Les restrictions liées au COVID-19 et les rapports de plus en plus nombreux sur les brutalités policières ont également réduit de manière efficace les manifestations étudiantes de 2020. Par exemple, le gouvernement a utilisé les mesures d’urgence en cas de pandémie de mars 2020 à septembre 2022 et des lois telles que la loi sur l’assemblée publique comme prétextes pour restreindre l’assemblée civique et cibler les dissidents politiques.

Student protesters in Bangkok, Thailand on August 19, 2020
Des étudiants thaïlandais font le salut Hunger Games à trois doigts devant la police lors d'une manifestation à Bangkok le 19 août 2020. Des centaines d'adolescents en uniforme ont manifesté devant le ministère de l'Éducation le 19 août, scandant « dinosaure » et huant le ministre. Le mouvement en faveur de la démocratie s'est étendu aux écoles secondaires du pays cette année-là, les élèves attachant des nœuds blancs dans leurs cheveux et sur leurs sacs à dos en signe de solidarité avec la cause. | Photo : Mladen Antonov/AFP via Getty Images

En plus des partis proroyalistes qui courtisent les jeunes électeurs en apprenant à leurs candidats à mener des campagnes efficaces sur les médias sociaux, le gouvernement militaire se donne également une nouvelle image en s’engageant auprès d’intérêts progressistes. Par exemple, le cabinet thaïlandais a simultanément approuvé le projet de loi sur l’égalité des mariages proposé par le MFP pour 2022, qui supprime toute référence au sexe ou au genre dans le mariage, alors même que l’administration de Prayut Chan-o-Cha sévissait contre les groupes marginalisés tels que les travailleurs et travailleuses du sexe, persuadée que cette politique améliorerait l’image du pays. Le régime militaire se montre de plus en plus favorable aux droits des LGBTQ+ et aux intérêts des jeunes, non seulement pour soutenir les priorités touristiques et économiques du pays, mais aussi pour conserver le soutien politique et commercial de la junte.


Un siècle de mouvements politiques de jeunes en Thaïlande :

Années 1930
  • De jeunes élites éduquées à Paris déclenchent un renversement historique du monarque absolu dans la révolution siamoise de 1932, avec l’aide d’unités militaires. La première constitution écrite de la Thaïlande voit le jour, mais les civils ne parviennent jamais à renverser le régime militaire.
Années 1940
  • Les réseaux informels d’étudiants commencent à proliférer sur les campus universitaires Le premier réseau d’étudiants élus du pays est créé en 1948 à l’Université de Thammasat.

Années 1950

  • Les étudiants de l’Université de Chulalongkorn organisent une marche contre le gouvernement militaire à la suite des élections générales de 1957, qui aboutit à la prise d’assaut de la Maison du gouvernement.  L’activisme étudiant s’arrête après l’imposition de la loi martiale en 1958.

Années 1960

  • Le gouvernement militaire interdit les publications radicales et emprisonne les intellectuels progressistes. Les universités et les groupes d’étudiants continuent cependant à prospérer

Années 1970

  • Inspirées par les mouvements mondiaux anti-guerre et de gauche, les manifestations étudiantes en faveur de la démocratie s’organisent et se radicalisent. En 1973, les étudiants prennent la tête d’une marche vers le Monument de la Démocratie qui rassemble près d’un demi-million de personnes. L’effondrement du régime militaire entraîne l’intervention de la monarchie. En 1976, au moins 46 étudiants non armés sont tués et des centaines d’autres blessés par les forces paramilitaires et les forces de l’État à l’Université de Thammasat.

Années 1980

  • Les établissements d’enseignement supérieur prolifèrent, mais le nombre d’étudiants qui rejoignent les partis politiques après le massacre de 1976 diminue rapidement en raison de divergences idéologiques et bureaucratiques.

Années 1990

  • Les groupes d’étudiants activistes servent le plus souvent d’alliés stratégiques aux journalistes, aux ONG et aux professeurs universitaires, plutôt que de leaders de mouvements. La participation des étudiants aux manifestations de masse de 1992 contre la junte militaire, qui ont abouti à la démission du premier ministre, le général Suchina Kraprayoon, constitue une exception.
Années 2000
  • Les étudiants continuent de soutenir et d’appuyer les militants pro-démocratie, les groupes environnementaux et d’autres mouvements populaires dans les manifestations anti-gouvernementales.
Années 2010
  • Lorsque Prayut Chan-o-Cha organise un coup d’État pour évincer le gouvernement élu en 2014, de jeunes militants utilisent des symboles de la culture populaire tels que le salut à trois doigts de la résistance de The Hunger Games et la lecture silencieuse de 1984 de George Orwell dans les lieux publics pour mettre en évidence la dystopie du régime militaire. Toutefois, ces activités restent relativement modestes et confinées à Bangkok.
2020s
  • Les manifestations de masse en faveur de la démocratie en 2020, menées par des étudiants universitaires, sont diffusées en ligne et coordonnées par divers acteurs sociaux. Ces manifestations inspirent d’autres manifestations anti-autoritaires dans toute l’Asie du Sud-Est, et les demandes d’espace civique sont contrées par l’arrestation de jeunes activistes et le renouvellement des mesures d’urgence initiées lors de la COVID-19.

L’incertitude plane également sur les affaires judiciaires des étudiants activistes qui ont participé aux mouvements de protestation de 2020. En janvier 2023, deux jeunes manifestantes du groupe antimonarchique clandestin Thaluwang (Shattering the Palace, « Briser le palais ») ont entamé une grève de la faim depuis leur prison pour demander la libération de tous les prisonniers politiques. Ces femmes avaient été initialement condamnées pour avoir critiqué la monarchie après avoir réalisé des sondages d’opinion et des performances artistiques sur les désagréments causés par les cortèges royaux. Actuellement, les leaders du mouvement étudiant qui ont remporté des sièges avec le MFP cette année sont toujours confrontés à des problèmes juridiques, Chonthicha Jangrew étant accusé d’infractions pénales telles que la sédition, et Piyarat Chongthep ayant été reconnu coupable de rassemblement illégal.

Pas votre oncle préféré

Les jeunes élites à la tête des partis prodémocratiques thaïlandais doivent faire face à des divergences d’opinion sur la direction du mouvement progressiste. Le cabinet thaïlandais est actuellement dominé par des hommes politiques âgés de 50 à 60 ans — alors que les candidats du MFP ont en moyenne 44 ans — ce qui explique les débats constants entre les jeunes et la vieille garde sur les politiques clés des programmes et sur la mesure dans laquelle les programmes devraient adopter des positions plus radicales. En février, l’ancien professeur de droit constitutionnel et secrétaire général du FFP, Piyabutr Saengkanokkul, a exprimé sur Facebook de nombreuses frustrations à l’encontre de la vision de Pita pour le parti. Bien que les deux parties se soient publiquement réconciliées, d’autres désaccords sont apparus, notamment la démission de l’ancien cofondateur du FFP, Chris Potranandana, en raison de ce qu’il considérait comme des procédures internes non démocratiques du parti. Les pressions sur la direction du parti sont fortes, car les jeunes candidats qui cherchent à mettre à la retraite les « oncles » du pays négocient avec l’agressivité de leurs positions politiques.

Thailand successful prime ministerial candidate on August 22, 2023 in Bangkok, Thailand
Srettha Thavisin, candidat du parti Pheu Thai au poste de premier ministre, rencontre la presse au siège de son parti lors du vote au Parlement, le 22 août 2023, à Bangkok, en Thaïlande. Lors des dernières élections générales, Pita Limjaroenrat, leader du parti Move Forward, qui a recueilli le plus grand nombre de voix, n'a pas été autorisé à briguer le poste, tandis que le parti Pheu Thai, arrivé en deuxième position, a fait une annonce controversée le 21 août 2023, proposant une alliance de 11 partis avec des partis soutenus par l'armée. | Photo : Lauren DeCicca/Getty Images

Ces dissensions montrent également que le rôle de la monarchie reste l’un des sujets les plus controversés en Thaïlande. Depuis son ascension en 2016, les scandales du roi Maha Vajiralongkorn comprennent le transfert de milliards de dollars du portefeuille de la richesse royale à son contrôle personnel, la mise sous son commandement direct de deux unités clés de l’armée et des problèmes fiscaux pour avoir résidé principalement à l’extérieur du pays (en Allemagne). Cependant, la réforme monarchique est une question polarisante. D’une part, l’armée continue d’utiliser la loi sur les délits informatiques pour la surveillance en ligne et les campagnes de désinformation afin de punir les détracteurs du palais, tandis que les jeunes voient dans un débat plus ouvert sur la réforme monarchique une occasion d’élargir l’espace civique.

D’autre part, l’identité nationale thaïlandaise repose encore largement sur le statut inviolable de la monarchie. Malgré l’image apolitique de la famille royale, le roi fonctionne également comme une panacée pour les crises politiques et comme une référence pour les préférences politiques acceptables, par exemple, lorsque le roi Bhumibol est intervenu directement après l’effusion de sang du soulèvement de 1973. Cette tension autour du mouvement de réforme se manifeste non seulement par l’assouplissement progressif de la position du MFP sur la modification de l’article 112, mais aussi par une nouvelle requête demandant à la Cour constitutionnelle de déterminer si les promesses du parti de modifier les lois de lèse-majesté constituent une tentative de renversement de la monarchie.

La jeunesse n’est pas perdue pour les jeunes

Bien que les positions ambitieuses du MFP sur les questions sociales aient bénéficié d’un soutien national lors des dernières élections, sa capacité à faire avancer ces questions est tempérée par la domination de l’armée sur les institutions politiques. Les militaires sont probablement conscients de leur incapacité à remporter des élections uniquement grâce au vote populaire, et la volonté du Pheu Thai de coopérer avec les partis militaires — même au péril de sa propre réputation de défenseur des valeurs pro-démocratiques — montre que les voix conservatrices sont en train de tester de nouveaux modes de partage du pouvoir. Sretta Thavisin a également exprimé sa ferme opposition à toute modification des lois de lèse-majesté au cours de sa campagne, affirmant que « cette affaire doit cesser » et qu’il se concentrera plutôt sur des questions telles que les politiques de relance économique et l’augmentation du coût de la vie.

Parallèlement, les effets des manifestations de jeunes en Thaïlande se multiplient. Les retombées régionales comprennent des formes de militantisme par mots-clics adoptées au Laos, des rassemblements d’activistes contre la loi antiterroriste de 2020 aux Philippines et la propagation du salut à trois doigts en rébellion contre le coup d’État de 2021 au Myanmar. Le fait que les jeunes électeurs thaïlandais repoussent les limites de la radicalité illustre le mécontentement croissant de la population à l’égard de l’armée et de la monarchie. En effet, le blocage des progrès du MFP par les élites thaïlandaises et les forces traditionnelles démontre les difficultés auxquelles les jeunes Thaïlandais devront faire face, en particulier lorsqu’ils continueront à demander à leurs politiciens d’apporter des changements structurels pour un avenir démocratique plus solide. Toutefois, les blocs de vote qui se sentent aliénés par la nouvelle coalition du parti Pheu Thai, ainsi que l’engagement du MFP à rejeter les partis proarmée, montrent que le mouvement progressiste pourrait également devenir plus diversifié et plus dynamique.

Malgré les tentatives d’éteindre le feu, peut-être que les flammes couleur orange vif de la jeunesse se préparent maintenant à brûler avec une plus grande ferveur.

Jamie Cin Yee Leung

Jamie Cin Yee Leung est chercheuse-boursière diplômée à la FAP Canada. Financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, elle a effectué sa recherche de maîtrise sur la cyberlittérature chinoise à l’Université de Colombie-Britannique. Ses recherches portent sur la culture populaire de l’Asie de l’Est, les mouvements de jeunesse et les communautés d’adeptes en ligne des sous-cultures féminines.

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