Beijing intensifie sa campagne contre Takaichi

Une simple déclaration formulée par la première ministre japonaise Takaichi Sanae lors d’une session de la commission budgétaire de la Chambre des représentants japonaise s’est rapidement transformée en une véritable querelle diplomatique, Beijing multipliant les critiques contre les propos et le comportement jugés « provocateurs » de Mme Takaichi.

Mme Takaichi, en poste depuis à peine un mois, a déclaré le 7 novembre que si la Chine imposait un blocus à Taïwan, le Japon n’hésiterait pas à mobiliser ses troupes pour se défendre. Ses propos ne reflètent nullement un changement dans la politique de défense japonaise; elle a simplement « exprimé à haute voix ce qui est tacitement admis », selon un expert.

Une vague d’indignation déferle : Beijing a déployé des navires de la garde côtière dans les eaux litigieuses, a conseillé aux touristes et aux étudiants chinois d’éviter le Japon – une tactique coercitive utilisée auparavant contre le Canada – a demandé à Mme Takaichi de se rétracter officiellement et a même reporté la sortie de deux films japonais en Chine.

Les électeurs japonais, en revanche, se rallient autour du drapeau, portant le taux d’approbation du cabinet de Mme Takaichi à près de 70 % (et rendant ainsi de plus en plus improbable un retrait officiel).

Si la Chine choisit d’intensifier davantage ses actions, elle pourrait restreindre l’accès du Japon à des minéraux critiques – Beijing assure actuellement 60 % de l’approvisionnement du Japon en terres rares. Or, une telle décision risquerait de susciter la colère du président américain Donald Trump, qui, il y a deux semaines, qualifiait de « victoire majeure » l’accord conclu avec la Chine sur les minéraux critiques.