Bill Blair se rend au Japon et en Corée du Sud lors de sa deuxième visite dans la région Indo-Pacifique

Bill Blair, ministre canadien de la Défense, s’envole aujourd’hui pour le Japon après quatre jours passés en Corée du Sud, dans le cadre d’une double tournée diplomatique destinée à renforcer les liens du Canada avec deux de ses plus proches alliés dans l’Indo-Pacifique.

En Corée du Sud, M. Blair a rencontré son nouvel homologue sud-coréen Kim Yong-Hyun et pris la parole durant le Dialogue sur la défense de Séoul. Il a également participé au sommet sur l’intelligence artificielle responsable dans le domaine militaire, au cours duquel il a présenté la stratégie d’intelligence artificielle des Forces armées canadiennes, récemment publiée.

Ce document de stratégie reconnaît que « les initiatives en matière d’IA au sein du MDN et des FAC sont fragmentées », mais affirme que « tirer parti de l’IA est au cœur des priorités [d’Ottawa], de ses alliés et de ses adversaires ».

Le ministre s’est également rendu dans la zone démilitarisée coréenne où, quelques jours auparavant, la dernière salve de ballons nord-coréens contenant des déchets avait survolé le pays. Le lieutenant-général Derek Macaulay, commandant adjoint canadien du Commandement des Nations Unies en Corée du Sud, a fait visiter la zone démilitarisée à M. Blair. Plus tard, à la base aérienne de Séoul, M. Blair a rencontré Sung Il, sous-ministre sud-coréen de la Défense.

M. Blair s’envole aujourd’hui pour le Japon, où il rencontrera Kihara Minoru, le ministre de la Défense du pays. Pour M. Blair, il s’agit d’un premier voyage dans ces deux pays à titre de ministre de la Défense et d’un deuxième séjour dans la région indo-pacifique.

Le 8 août, lors d’un événement organisé par la FAP Canada, M. Blair a reconnu que le monde était « devenu plus dangereux, plus difficile et plus incertain », en affirmant toutefois que la sécurité dans l’Indo-Pacifique était « absolument essentielle » à la prospérité et à la paix au Canada.

En 2023, le Japon était le troisième marché d’exportation de marchandises du Canada, derrière les États-Unis et la Chine, tandis que la Corée du Sud se plaçait au septième rang. Ottawa a redoublé d’efforts en matière de relations commerciales et d’investissement avec les deux pays, en insistant surtout sur les minéraux critiques, les véhicules électriques et la sécurité énergétique.
 

L’« axe des bouleversements »?

Lors du Dialogue sur la défense de Séoul, M. Blair a fait valoir ses inquiétudes quant aux « agressions » de la Corée du Nord, notamment le programme de missiles balistiques de Pyongyang et sa dérive vers Moscou.

En juin, le président russe Vladimir Poutine a conclu un voyage en Corée du Nord en réactivant un accord de défense datant de la Guerre froide. M. Poutine et Kim Jong Un, le dirigeant nord-coréen, ont également convenu de se « fournir une assistance militaire immédiate » mutuelle en cas d’attaque.

Selon le département d’État américain, la Corée du Nord aurait envoyé plus de 11 000 conteneurs de munitions à la Russie entre septembre 2023 et juin 2024 pour soutenir la Russie dans la guerre qu’elle mène contre l’Ukraine.

Certains analystes décrivent les épisodes de coopération tactique entre la Chine, la Corée du Nord, la Russie et l’Iran comme un nouvel « axe des bouleversements », un bloc quelque peu opportuniste uni par des convictions et des comportements « anti-occidentaux ».
 

Le Japon en attente d’un premier ministre

M. Blair se rend au Japon alors que le pays attend patiemment l’arrivée d’un nouveau premier ministre. Le 27 septembre, le Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir se choisira un nouveau chef, à la suite de la décision de Kishida Fumio de se retirer ; le vainqueur d’une course au leadership où se bousculent de nombreux candidats deviendra le prochain premier ministre du Japon. Des élections anticipées devraient vraisemblablement s’ensuivre, puisqu’une course à la direction aura également lieu ce mois-ci au sein du principal parti d’opposition du Japon.

Au moins neuf candidats sont en lice pour la présidence du PLD, dont trois ministres actuels et le secrétaire général du parti.

D’après les sondages, Koizumi Shinjiro, 43 ans, ancien ministre de l’Environnement et fils de Koizumi Junichiro, premier ministre de 2001 à 2006, pourrait bien l’emporter.