Les expulsions, le commerce et plus encore : le cahier des charges diplomatique de la Chine s'use comme une peau de chagrin

Des expulsions très médiatisées, des allégations d'ingérence étrangère et des commentaires sur la « main-d'œuvre esclave » ont récemment refroidi les relations entre le Canada et la Chine et ravivé l'intérêt pour l'épais manuel de « contre-mesures » diplomatiques de la Chine.

Une longue semaine dans les relations entre le Canada et la Chine

Lundi, Ottawa a expulsé Zhao Wei, un « assistant consulaire » accusé d'ingérence étrangère, du consulat de Chine à Toronto. L'ambassade de Chine à Ottawa a déclaré que cette mesure « sabotait » les relations entre la Chine et le Canada et a promis des « contre-mesures résolues ». Quelques heures plus tard, le ministère chinois des Affaires étrangères a expulsé Jennifer Lalonde, consule canadienne du consulat général du Canada à Shanghai, ajoutant que « la Chine se réserve le droit de réagir ».

L'expulsion de Mme Lalonde n'était toutefois pas une « riposte » : Il est plus dommageable pour le Canada de perdre un consul que pour la Chine de perdre un assistant consulaire.  Mais Ottawa pourrait avoir les mains liées : si le gouvernement tente de « rendre la pareille », le Canada s'expose à des récriminations pour avoir envenimé une situation déjà tendue.

Contre-mesures antérieures

La Chine a eu recours à diverses mesures lors de ses précédents démêlés avec des pays de la région Asie-Pacifique, dont le Canada. Les pressions exercées par l'Australie en faveur d'une enquête indépendante sur les origines du COVID-19 ont conduit à une série de contrôles commerciaux chinois sur des produits tels que le coton, l'orge, le bœuf, l'agneau, le homard, le bois, le vin et bien d'autres encore.

De plus, en 2017, la Chine a expulsé 32 missionnaires chrétiens sud-coréens dans le cadre de tensions bilatérales provoquées par le déploiement prévu d'un système de défense antimissile américain en Corée du Sud.

La Chine utilise également l'inaction pour envoyer un message : Le bureau de CBC à Pékin a été « forcé » de fermer ses portes l'année dernière après que les autorités chinoises eurent ignoré les demandes répétées de visa de travail d'un journaliste de Radio-Canada, mettant ainsi fin à plus de 40 ans de présence du radiodiffuseur dans le pays.