L’élection présidentielle américaine de mardi prochain aura des répercussions sur les parlements, les marchés et les humeurs dans l’Indo-Pacifique, les deux candidats étant coincés dans une impasse à l’approche du jour du scrutin.
La candidate démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, se ralliera probablement à des partenaires partageant ses points de vue, notamment les Philippines et le Japon, entretiendra un dialogue de haut niveau avec Pékin tout en maintenant des droits de douane élevés, et continuera d’éviter les accords commerciaux régionaux tels que l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste.
L’ancien président Donald Trump, candidat républicain, se montre plus imprévisible : il a élaboré des plans pour appliquer des droits de douane punitifs aux marchandises chinoises, tout en faisant l’éloge du président chinois Xi Jinping, et il a qualifié le premier ministre indien Narendra Modi à la fois « d’homme fantastique » et de « tueur impitoyable ».
Points de vue divergents sur la Chine, Taïwan et la Corée du Nord
Harris a déclaré en 2023, au sujet de la Chine, que l’enjeu n’en est « pas un de découplage, mais de réduction des risques », tout en précisant qu’elle s’attendait davantage à une compétition qu’à un conflit avec Pékin.
De son côté, Trump a dit, lors d’une entrevue en août à Fox News, qu’il n’y a pas plus grand critique de la Chine que lui, tout en clamant avoir « une excellente relation » avec le pays. L’ancien président a également proposé un droit de douane global de 60 % sur tous les produits chinois.
Harris devrait perpétuer le soutien apporté par le président américain Joe Biden à Taïwan. Cependant, elle a éludé une question ce mois-ci demandant si son administration se porterait à la défense de l’île en cas d’invasion.
Pendant ce temps, Trump a dit en juin que Taïwan devrait payer les États-Unis pour protéger l’île, et a maintenu plus tôt ce mois-ci qu’il convaincrait Xi Jinping de lever le blocus de Taïwan en lui disant : « Si vous allez à Taïwan [...] J’imposerai une taxe [sur les importations chinoises] de 150 à 200 %. »
Quant à la Corée du Nord, Trump a déclaré avoir « la chance de très bien s’entendre avec Kim Jong Un », malgré leur guerre verbale de 2017. Harris, à l’inverse, a affirmé en août qu’elle ne « se rapprocherait pas des tyrans et des dictateurs comme Kim Jong Un », et qu’elle lutterait pour une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne.