Hong Kong introduira une « éducation patriotique » dans ses écoles primaires d’ici 2025

Hong Kong mettra en place un nouveau cours de sciences humaines dans ses écoles primaires, qui comprendra une « éducation patriotique », selon une annonce faite le 23 novembre par le Bureau de l’éducation de Hong Kong. À compter de l’année scolaire 2025-2026, les élèves du primaire recevront des leçons sur la sécurité et l’identité nationales, le Parti communiste chinois, les guerres de l’opium et plus encore. Les élèves de sixième année (11-12 ans) devront apprendre des citations du président chinois Xi Jinping.



Ce cours de sciences humaines et un programme de sciences remanié remplaceront ensemble un cours plus large « d’études générales ». Selon le Guardian, les étudiants passeront environ 93 heures, soit 7 % de leur temps total à l’école primaire, à étudier les nouveaux éléments du programme. Cette initiative de restructuration fait suite à une récente loi sur « l’éducation patriotique » adoptée le 24 octobre 2023 par le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire. Cette législation a défini dans les grandes lignes les objectifs, le contenu et les principes directeurs du nouveau cours de sciences humaines, parmi d’autres objectifs politiques.



Les responsables canadiens de l’immigration suivront sans doute les retombées de cette modification du programme scolaire, la dernière tentative de Beijing de rapprocher la région spéciale administrative de la « mère patrie », alors que le flux de Hongkongais vers le Canada continue de croître.

 

Impact « effrayant » sur l’éducation, et la longue portée de la loi sur la sécurité nationale

L’évolution de la semaine dernière fait suite à une annonce faite plus tôt en novembre, selon laquelle les étudiants du plus grand établissement de formation d’enseignants de Hong Kong, l’Université d’éducation de Hong Kong, devaient suivre des cours sur la sécurité nationale et participer à des « activités d’immersion » en Chine continentale, d’après le South China Morning Post.



Cette politique à deux volets fait suite à un « refroidissement » général des libertés pour les enseignants de la ville, qui remonte à l’imposition en 2020 de la loi sur la sécurité nationale imposée par Beijing, qui a interdit la collusion avec des organisations étrangères, la sécession, la subversion et le terrorisme, et donné aux autorités de vastes pouvoirs pour étouffer la dissidence et imposer l’ordre.



Les enseignants et les jeunes familles sont de plus en plus nombreux à quitter Hong Kong depuis 2020. Des données du gouvernement de Hong Kong montrent qu’au moins 64 000 élèves ont quitté le système d’éducation de la ville entre mai 2021 et mai 2023, alors que près de 6 500 enseignants ont démissionné ou pris leur retraite dans les écoles de Hong Kong au cours de la dernière année scolaire, soit près du double de la moyenne annuelle habituelle.

 

Le Canada accueille des milliers de Hongkongais

Le Canada est un pays d’accueil populaire pour les Hongkongais. En 2021, selon le site d’information sur l’immigration canadienne CIC News, environ 2 300 Hongkongais ont obtenu la résidence permanente au Canada, ce qui représente une augmentation de près de 50 % par rapport aux moyennes annuelles d’avant la pandémie. Cette tendance s’est poursuivie : en août 2023, Ottawa a reçu 805 applications de Hong Kong dans le cadre d’un programme spécial de résidence permanente.



Environ 214 000 immigrants au Canada (sur les 8,36 millions d’immigrants dans l’ensemble du pays) ont indiqué Hong Kong comme lieu de naissance lors du recensement de 2021.