Joe  Biden quadruple les droits de douane sur les véhicules électriques chinois et double les taxes sur les semi-conducteurs

Mardi, le président américain Joe Biden a quadruplé les tarifs douaniers sur les véhicules électriques (VE) chinois dans le but de « protéger » les travailleurs américains et de gagner des voix à l’approche de l’élection présidentielle américaine, qui aura lieu dans 173 jours, alors que les candidats vantent les mérites des politiques commerciales « dures à l’égard de la Chine ».

M. Biden a également annoncé des taxes nouvelles ou majorées sur certains produits chinois, notamment des semi-conducteurs et de l’équipement à énergie solaire, pour une valeur de 18 milliards de dollars américains. En 2023, les États-Unis ont importé pour 427 milliards de dollars de marchandises en provenance de Chine.

Le président a fait passer les droits de douane sur les véhicules électriques chinois de 25 à 100 %. Ne voulant pas être en reste, l’ancien président américain Donald Trump, actuellement considéré comme le probable candidat républicain à l’élection présidentielle, a déclaré que, s’il était réélu, il imposerait des droits de douane de 200 % sur les VE chinois fabriqués au Mexique.

La Chine ne revendique qu’une infime partie du marché américain des véhicules électriques. Mais les législateurs et les groupes de pression américains craignent que des entreprises chinoises subventionnées, telles que BYD, qui a récemment lancé un modèle de VE compact se détaillant à seulement 10 000 $ US, n’« inondent » le marché américain. Aux États-Unis, le coût moyen d’un (plus grand) véhicule électrique est de 52 000 $ US.

BYD prévoit d’ouvrir une usine au Mexique au cours des trois prochaines années, ce qui lui permettrait, dans le cadre de l’ACEUM, de contourner les tarifs douaniers de M. Biden.
 

Le dilemme d’Ottawa concernant les VE

Ottawa a jusqu’à présent choisi de ne pas imposer de droits de douane effectifs, bien qu’une taxe de 6,1 % sur les VE produits en dehors des États-Unis et du Mexique s’applique à la Chine. Des barrières non tarifaires de longue date empêchent également Beijing d’accéder aux marchés canadiens.

Ottawa souhaite toutefois que, d’ici 2035, tous les nouveaux véhicules légers vendus au Canada soient des véhicules zéro émission (VZE). L’an dernier, 11,9 % des véhicules légers vendus au Canada étaient des VZE. En janvier, un analyste a déclaré à CBC News que les constructeurs chinois pourraient finalement contribuer à combler cet écart.

La Chine n’a pas encore pénétré le marché automobile canadien, et les récents investissements dans la chaîne d’approvisionnement des VE au Canada – y compris un investissement de 15 milliards de dollars canadiens par Honda – pourraient réduire les coûts pour les consommateurs. Mais, à terme, les VE moins chers de la Chine pourraient poser un problème pour l’industrie canadienne.
 

Beijing et Washington parlent d’intelligence artificielle

Les États-Unis et la Chine tenteront de laisser les véhicules électriques dans le rétroviseur cette semaine à Genève, où se tiendront les premières discussions de haut niveau sur la réglementation de l’intelligence artificielle.

Il est peu probable qu’une déclaration commune – ou une coopération en matière d’intelligence artificielle – soit adoptée. En revanche, selon un fonctionnaire américain, les pourparlers permettront aux deux parties de s’entretenir des risques liés à l’intelligence artificielle, en particulier des « systèmes évolués ».

En novembre 2023, Joe Biden et le président chinois Xi Jinping se sont rencontrés en Californie, où ils ont convenu d’organiser les discussions récurrentes de cette semaine sur l’IA, de reprendre les communications entre armées et de sévir contre les entreprises responsables des précurseurs du fentanyl.