Le président russe Vladimir Poutine était à Oulan-Bator mardi. Il y a rencontré le président mongol Ukhnaagiin Khürelsükh pour commémorer une victoire militaire russo-mongole sur l’armée japonaise en 1939 et signer des accords sur les carburants, l’énergie, le transport routier et le développement des chemins de fer.
La Cour pénale internationale (CPI) a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Poutine en mars 2023. La Mongolie, membre de la CPI depuis 2003, a choisi d’ignorer le mandat, un outrage pour le gouvernement ukrainien et certaines organisations de défense des droits de la personne.
Il s’agit du premier voyage de M. Poutine dans un pays membre de la CPI depuis l’émission du mandat. Entre-temps, le président russe s’est rendu en Chine, en Corée du Nord et au Vietnam.
Un porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères a qualifié la décision de la Mongolie de « sérieux affront pour la CPI et le système de justice pénale internationale ». Le jour de la visite de M. Poutine, la Russie a tiré des missiles sur une académie militaire et un hôpital ukrainiens dans la ville de Poltava (centre-est), tuant 51 personnes et en blessant 200 autres.
Les nombreux « tiers voisins » de la Mongolie
La Mongolie est un pays enclavé, quatre fois plus grande que le Japon, mais qui ne compte que 3,4 millions d’habitants. Ses seuls voisins, la Chine et la Russie, sont des puissances mondiales, et le pays dépend fortement de la Russie pour s’approvisionner en pétrole et en électricité.
Dans une déclaration à Politico, le gouvernement mongol a expliqué sa décision de ne pas arrêter M. Poutine : « la Mongolie importe 95 % de ses produits pétroliers et plus de 20 % de son électricité de nos voisins immédiats, et ces importations ont déjà été interrompues pour des raisons techniques. Cet approvisionnement est essentiel pour assurer notre existence et celle de notre peuple. »
Le Canada et la Mongolie ont en commun de vastes étendues clairsemées, des hivers parfois glacials et la proximité de superpuissances. Les deux pays se sont rapprochés au cours de l’année passée.
En 2023, le ministre mongol des Affaires étrangères Battsetseg Batmunkh s’est rendu à Ottawa, effectuant la première visite d’un ministre mongol des Affaires étrangères au Canada depuis 25 ans. Il a réaffirmé que le Canada était « l’un des principaux “tiers voisins” [de la Mongolie] et un partenaire important en Amérique du Nord ».