L’ancienne juge en chef de la Cour suprême du Canada se retire du plus haut tribunal de Hong Kong, actuellement scruté à la loupe

Beverley McLachlin, qui fut juge en chef de la Cour suprême du Canada de 2000 à 2017, s’apprête à quitter son poste de juge étrangère non permanente au plus haut tribunal de Hong Kong.

Mme McLachlin a déclaré qu’elle quitterait la Cour d’appel final de Hong Kong à la fin de son mandat en juillet. Elle a réitéré sa « confiance à l’égard des membres de la Cour [et] de leur indépendance ».
 

La juge McLachlin défend la Cour alors que ses collègues démissionnent

Depuis l’imposition en 2020 de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, les critiques ont demandé à Mme McLachlin de démissionner de la Cour, arguant qu’elle conférait une légitimité au gouvernement de Hong Kong.

Mme McLachlin a déclaré dans une entrevue en 2022 que le tribunal était « totalement indépendant du régime de Hong Kong » et qu’il « fonctionnait, selon elle, de la même façon que les tribunaux canadiens ».

La semaine dernière, deux « juges étrangers » du Royaume-Uni ont démissionné de la Cour d’appel final de Hong Kong. L’un d’eux a tenu les propos suivants dans un article d’opinion du Financial Times : « Hong Kong, autrefois une communauté dynamique et politiquement diversifiée, se transforme peu à peu en un État totalitaire ».

Le chef de l’exécutif de Hong Kong a répondu que le gouvernement n’avait jamais fait pression sur le tribunal et ne tenterait jamais de l’influencer.
 

Des jalons passés sous silence

Le 9 juin a marqué le cinquième anniversaire de l’une des plus grandes manifestations de l’histoire de Hong Kong. Ce jour-là, en 2019, des centaines de milliers de manifestants ont envahi les rues pour protester contre un projet de loi qui aurait permis aux autorités d’extrader des personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes vers la Chine continentale.

En juin 2020, en réponse aux manifestations incessantes, Beijing a imposé une loi de sécurité nationale à la ville qui, selon Affaires mondiales Canada, « a mené à la violation des droits de la personne et à la suppression du débat public à Hong Kong ».

Un autre anniversaire a eu lieu ce mois-ci : les 35 ans, le 4 juin, du massacre de la place Tiananmen. Très peu de commémorations publiques ont été organisées à Hong Kong. De grands rassemblements commémoratifs se tenaient jusqu’en 2020, mais les autorités de Hong Kong ont étouffé ces événements, notamment en déployant des policiers pour intimider les manifestants.