Le Canada ordonne à une entreprise chinoise de matériel de surveillance de cesser ses activités, invoquant des préoccupations en matière de sécurité nationale

Ottawa a ordonné à Hikvision, un fabricant chinois d’équipement de surveillance, de suspendre immédiatement et définitivement ses activités au Canada. Dans une déclaration publiée le 27 juin sur X, Mélanie Joly, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, a déclaré que la décision était le résultat d’un « examen en matière de sécurité nationale en vertu de la Loi sur Investissement Canada ».

Le Canada prend également des mesures pour empêcher le gouvernement fédéral et ses divers ministères, organismes et sociétés d’État d’utiliser ou d’acheter de l’équipement Hikvision.

Les États-Unis ont mis Hikvision sur une liste noire en 2019 en raison d’allégations selon lesquelles l’équipement de l’entreprise a été utilisé dans des violations des droits de la personne contre la population musulmane ouïghoure dans la province chinoise du Xinjiang. Bien que la déclaration de la ministre Joly n’ait pas précisé les raisons de la décision de la semaine dernière, Affaires mondiales Canada a confirmé en septembre 2024 mener un examen « après que des groupes de défense des intérêts » ont appelé à sanctionner Hikvision et trois autres fabricants chinois d’équipement de surveillance.

Le 30 juin, le ministère chinois du Commerce a accusé le Canada de « généraliser excessivement la sécurité nationale », l’a exhorté à « corriger immédiatement ses erreurs » et a promis de prendre les « mesures nécessaires » contre ce qu’il qualifie de traitement injuste envers les entreprises chinoises. L’interdiction de Hikvision survient après l’appel téléphonique du 5 juin du premier ministre canadien Mark Carney avec le premier ministre chinois Li Qiang, au cours duquel les deux hommes ont discuté du recalibrage des relations.

La décision au sujet de Hikvision souligne les enjeux complexes pour Ottawa, qui tente de concilier les préoccupations de sécurité nationale et économique et les occasions d’approfondir les relations économiques avec Beijing. La Chine continue d’être un marché d’exportation important pour le Canada et, par exemple, est maintenant le plus grand client du pétrole brut canadien livré par le pipeline du projet d’agrandissement Trans Mountain.