Le nouveau président des Maldives envisage de se rapprocher de la Chine et promet d’exclure l’Inde

Aux Maldives, le second tour de l’élection présidentielle de samedi a écarté le président sortant, Ibrahim Mohamed Solih, du Parti démocratique maldivien. Son adversaire, Mohamed Muizzu, du Parti progressiste des Maldives (PPM), a obtenu 54 % des voix lors d’un scrutin qui a connu un taux de participation de 85 %. Il s’agissait de la quatrième élection démocratique du pays depuis la fin d’une dictature de trois décennies en 2008. Après l’annonce des résultats de samedi, M. Solih a reconnu l’élection et félicité le président élu.

S’éloigner d’une relation de bon voisinage ?

Les Maldives, qui comptent 521 457 habitants (2021), sont un archipel situé à cheval sur des voies maritimes est-ouest vitales dans l’océan Indien, ce qui en fait un allié attrayant pour deux poids lourds de la région : la Chine et l’Inde. Le rapprochement avec l’une ou l’autre des parties a été un thème central de la compétition entre M. Muizzu, qui a adopté une position prochinoise, et M. Solih, qui s’est fortement rapproché de l’Inde. Une partie du message de la campagne « India Out » (« Inde dehors ») de M. Muizzu était axée sur l’expulsion des quelque 75 membres du personnel militaire indien actuellement stationnés aux Maldives. Selon New Delhi, ce personnel est là pour assurer le fonctionnement et l’entretien d’un avion et de deux hélicoptères dont elle a fait don aux Maldives. En tant que président, M. Solih a vanté ce qu’il considérait comme les avantages d’une relation plus étroite avec l’Inde sur toute une série de questions, notamment la coopération en matière de sécurité maritime et les liens économiques.

L’espoir de récolter les fruits d’un lien plus étroit avec la Chine

Lorsque le PPM reprendra la présidence le 17 novembre, les Maldiviens pourront se faire une idée plus précise de ce qu’une politique favorable à la Chine implique pour eux dans la pratique. Comme le rappellent certains observateurs, les liens économiques entre la Chine et le pays sont restés forts pendant les cinq années de la présidence de M. Solih. Le gouvernement du PPM qui a précédé celui de M. Solih (2013-18) a été critiqué pour avoir contracté des prêts chinois d’environ 1,4 milliard $ CA pour financer des infrastructures et d’autres projets. Il reste à voir si les Maldiviens ressentent les avantages d’une relation encore plus étroite avec Pékin, et si cette relation répond aux préoccupations quotidiennes telles que la crise du logement dans la capitale, Malé.