Le premier ministre canadien Justin Trudeau est au Laos aujourd’hui à l’occasion du sommet des dirigeants de l’ANASE, un rassemblement auquel prennent part les 10 membres de l’ANASE et plusieurs partenaires de dialogue externes – y compris le Canada, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, la Chine, l’Inde, la Russie et les États-Unis – qui souhaitent approfondir leur engagement auprès du bloc économique, qui a connu un taux de croissance combiné du PIB réel de 4,3 % en 2023.
Le thème de l’ANASE cette année, choisi par le pays hôte, est « Améliorer la connectivité et la résilience » et fait allusion aux obstacles (c.-à-d. les problèmes financiers, les catastrophes naturelles et les menaces de cybersécurité) auxquels la région a récemment fait face.
Au Laos, M. Trudeau assistera au Sommet spécial ANASE-Canada, où il devra faire valoir le « rôle constructif » du Canada dans la résolution des enjeux émergents pour la paix et la sécurité, y compris « la cyberactivité malveillante et les menaces liées à la cybercriminalité ».
En juin, l’Indonésie, membre de l’ANASE, a été la cible d’une série de cyberattaques dévastatrices. En réaction, Jakarta a annoncé un examen des pratiques de protection des données du Canada et d’autres pays en vue d’une éventuelle mise en œuvre à l’échelle nationale. Ottawa a également offert d’aider les Philippines à renforcer leur cybersécurité.
Le Canada a été promu partenaire stratégique de l’ANASE en 2023, un subtil « changement d’étiquette » qui reconnaît l’engagement croissant du Canada envers le bloc, comprenant la nomination d’une ambassadrice attitrée à l’ANASE en 2016.
Ensemble, les états membres de l’ANASE constituent le quatrième plus grand partenaire commercial du Canada : en 2023, le commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et l’ANASE a atteint 38,7 milliards de dollars canadiens.
Des négociations officielles quant à un accord de libre-échange entre l’ANASE et le Canada ont débuté en novembre 2021. Le négociateur en chef du Canada affecté à ce dossier a récemment dit que l’accord devrait être conclu en 2025.
M. Trudeau est le premier premier ministre canadien à visiter le Laos, pays enclavé comptant une population de 7,7 millions d’habitants.
De nouveaux dirigeants prêts à faire sensation lors du sommet
La semaine dernière, en marge du Sommet de la Francophonie à Paris, M. Trudeau a rencontré le président vietnamien Tô Lâm pour discuter de sécurité régionale, de changements climatiques, d’énergie propre et de développement durable.
Les deux dirigeants ont également discuté des façons de stimuler le commerce et les investissements bilatéraux par l’entremise du PTPGP, ce qui pourrait s’avérer une bataille difficile : selon les données de la FAP Canada, l’investissement canadien au Vietnam a décliné de façon marquée depuis la ratification du PTPGP en 2018.
Au Laos, M. Trudeau tentera de rencontrer le premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, dont le pays présidera l’ANASE en 2025, ainsi que d’autres homologues clés. Le premier ministre japonais Shigeru Ishiba, la première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra et le premier ministre singapourien Lawrence Wong feront tous leurs débuts au sommet des dirigeants de l’ANASE au Laos.
Le sommet connexe de l’Asie de l’Est – auquel prendront part les membres de l’ANASE ainsi que l’Australie, la Chine, l’Inde, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis – se déroulera également cette semaine, mais une déclaration conjointe significative est peu probable, et ce, en raison des divergences politiques des membres. Ottawa s’est engagée, dans le cadre de sa stratégie de 2022 pour l’Indo-Pacifique, à participer au sommet de l’Asie de l’Est, mais deux ans plus tard, sa candidature demeure sans réponse.
Le conflit au Moyen-Orient révèle des divisions
À Vientiane, les délégués discuteront de plusieurs enjeux, notamment la sécurité maritime, les changements climatiques et les conflits dans le monde, la guerre entre Israël et le Hamas faisant partie des priorités.
Les membres de l’ANASE sont apparemment divisés sur cette question, même si, en juillet, tous ont exprimé « de graves inquiétudes au sujet de la situation humanitaire désastreuse à Gaza. »