Les alliés de l’ancien premier ministre emprisonné remportent une victoire surprise aux élections pakistanaises

Les candidats indépendants ralliés à l’ancien premier ministre pakistanais emprisonné Imran Khan ont remporté les élections du 8 février, ce qui a provoqué la stupéfaction de la puissante armée pakistanaise, qui aurait apporté son soutien à un autre ancien premier ministre, Nawaz Sharif, et à son parti de centre droit, la Ligue musulmane du Pakistan.

Les indépendants soutenus par Khan ont officiellement obtenu 93 sièges sur les 266 à pourvoir. C’est le résultat le plus élevé de tous les groupes, mais les 169 sièges nécessaires pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale du Pakistan, où 70 autres sièges sont réservés aux femmes et aux minorités, n’ont pas été atteints. Le parti de Sharif a remporté 75 sièges et s’efforce à présent de former une coalition avec le Parti du peuple pakistanais (centre gauche), qui en a obtenu 54.

Suvolaxmi Dutta Choudhury, responsable du programme Asie du Sud de la FAP Canada, a déclaré à Observatoire Asie que, au moment où les efforts pour rassembler une coalition s’amorcent sérieusement, « les inquiétudes concernant l’instabilité politique et les protestations violentes se font sentir ».
 

Attaques et allégations de fraude électorale entachent les élections

De petits rassemblements pacifiques se sont formés dans tout le pays après le vote. Les partisans de M. Khan et les indépendants ont manifesté contre ce qu’ils considèrent comme une fraude électorale de la part de la commission électorale du Pakistan, qui les a empêchés d’obtenir une majorité décisive. À Rawalpindi, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur la foule, tandis qu’à Lahore, la police anti-émeute a chargé les manifestants. La veille des élections, deux attentats à la bombe contre des bureaux politiques dans le sud-ouest du Pakistan ont fait 30 morts.

Affaires mondiales Canada a publié une déclaration condamnant les incidents de violence électorale au Pakistan et exprimant ses inquiétudes quant à « l’absence d’un processus démocratique libre, équitable et transparent ». Les États-Unis ont exprimé les mêmes préoccupations, tandis que l’Union européenne a demandé une enquête sur « toutes les irrégularités électorales signalées ».

Un parlement sans majorité ne fait que s’ajouter à la liste des maux du pays, notamment une dette considérable, des réserves de change en baisse et un taux d’inflation de 28 %.
 

Un grand vide à combler lors des élections en Indonésie

L’Indonésie, troisième plus grande démocratie du monde, a tenu hier ses propres élections, dont les résultats officiels devraient être connus au cours des prochaines semaines. Plus de 800 000 bureaux de vote – soit 40 fois plus que le nombre de bureaux habituellement administrés par Élections Canada – ont été mis en place pour les 200 millions d’électeurs indonésiens inscrits.

Les Indonésiens de moins de 40 ans représentent 52 % de l'ensemble des électeurs et jouent donc un rôle important dans le choix non seulement du prochain président de l’Indonésie, mais aussi des responsables exécutifs et législatifs de tout le pays. Après dix ans au pouvoir, Joko Widodo, le populaire président indonésien sortant connu sous le nom de Jokowi, se retire en raison des limites imposées à son mandat. Prabowo Subianto, 72 ans, ministre indonésien de la Défense, devrait lui succéder. Le fils aîné de Jokowi est le colistier de Prabowo à la vice-présidence.

Prabowo a obtenu environ 51 % dans les derniers sondages, ce qui le place à peine au-dessus du seuil requis pour remporter la présidence sans contestation et éviter un second tour.