Les États-Unis et leurs alliés sont confrontés à des dilemmes diplomatiques alors que les crises s’intensifient

Alors que les médias annoncent de nouveaux affrontements entre l’Iran et Israël, la liste des « points chauds » mondiaux potentiels et actuels s’allonge, ce qui crée des défis pour certains gouvernements et des occasions pour d’autres.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, la guerre civile au Myanmar, les hostilités dans la mer de Chine méridionale, les tensions concernant Taïwan et, maintenant, un conflit potentiel au Moyen-Orient : tous ces événements retiennent l’attention de plus en plus divisée des diplomates du monde entier.
 

L’influence des États-Unis diminue alors que leur soutien se fait attendre

La capacité des États-Unis à gérer ces crises pourrait s’affaiblir. Vendredi, Antony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, s’est entretenu avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et a exhorté la Chine à rappeler à l’Iran que l’escalade au Moyen-Orient n’est « dans l’intérêt de personne ». Deux jours plus tard, l’Iran a lancé des centaines de missiles et de drones sur Israël, dont « 99 % ont été interceptés ».

Le Financial Times a rapporté cette semaine que Washington a « demandé à plusieurs reprises » à Beijing d’user de son influence sur Téhéran, notamment pour résoudre la crise du transport maritime en mer Rouge. Mais les responsables américains ont indiqué « qu’aucune donnée ne prouvait que la Chine ait fait quoi que ce soit pour exercer des pressions ».

La politique partisane à l’intérieur du pays compromet également l’influence de l’administration Biden à l’étranger. Depuis le mois de février, la chambre des représentants américaine bloque un programme d’aide de 95 milliards $ adopté par le Sénat et destiné à Israël, aux alliés de l’Indo-Pacifique, y compris Taïwan, et à l’Ukraine, ce qui demeure un sujet de controverse.

Le président de la chambre des représentants, Mike Johnson, a dévoilé cette semaine un plan complexe pour démêler le programme d’aide controversé pour l’Ukraine du soutien à Israël et à Taïwan, organisant des votes sur quatre projets de loi distincts. Ces projets de loi seraient ensuite assemblés et renvoyés au Sénat sous forme d’un seul gros projet de loi.
 

Le Japon et les Philippines se mobilisent

Les affrontements ailleurs, y compris dans la région indopacifique, ne montrent aucun signe d’apaisement : samedi, un navire de la garde côtière chinoise a intercepté deux navires philippins en mer méridionale de Chine, obstruant leur passage pendant huit heures.

L’incident s’est déroulé à la limite de la ligne en neuf traits de la Chine, à seulement 35 milles nautiques des Philippines (c.-à-d. à peu près la distance qui sépare West Vancouver de Nanaimo). Et dans ce qui devrait changer la donne sur le plan maritime, des chercheurs chinois ont récemment mis au point le premier canon à eau contrôlé par l’IA, garantissant une plus grande précision (et une aggravation de la situation) en mer.

Les manœuvres agressives de Beijing se voulaient probablement une réponse au sommet trilatéral historique de la semaine dernière entre les dirigeants des États-Unis, du Japon et des Philippines. Dans un « énoncé de vision » suivant le sommet à Washington, D.C., les trois dirigeants ont convenu de collaborer « pour les décennies à venir » et ont annoncé une série de collaborations dans les domaines des technologies essentielles, du climat et de la sécurité maritime. L’accord de coopération issu de ce plus récent sommet « minilatéral », un élément clé de la boîte à outils de la politique étrangère de M. Biden, « changera la dynamique de la région », a déclaré le président philippin Ferdinand Marcos Jr.

Prenant la parole lors d’une réunion conjointe avec les membres du Congrès, le premier ministre japonais Fumio Kishida a qualifié Tokyo de « partenaire mondial » clé des États-Unis. Soulignant la « menace » posée par la Chine, M. Kishida a déclaré aux législateurs que « l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est de demain ».