Les Philippines et le Vietnam doivent prochainement discuter de revendications concurrentes portant sur une partie de la mer de Chine méridionale, rare point positif de la diplomatie dans un cadre de plus en plus tendu.
Plus tôt ce mois-ci, les Philippines ont présenté une demande à la Commission des limites du plateau continental, organe technique de l’ONU, sur l’expansion de son plateau continental. Manille cherche à étendre sa zone maritime au-delà des 200 milles nautiques décrits dans la Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit international public de la mer.
La nouvelle demande comprend les îles Spratly, qui sont notamment revendiquées par le Brunéi, la Chine, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam. Le ministère vietnamien des Affaires étrangères a déclaré que le pays était « prêt à […] rechercher et à parvenir à une solution mutuellement bénéfique [avec les Philippines] ».
La commission étudiera la demande des Philippines au début de 2025. Beijing a demandé à la commission d’ignorer la demande, soutenant que celle-ci « enfreint sérieusement la souveraineté de la Chine. »
Les conflits entre Beijing et Manille se poursuivent
La mer de Chine méridionale fait l’objet de revendications contradictoires, qui entraînent les états côtiers dans des différends, et parfois même des conflits.
La semaine dernière, les garde-côtes chinois ont utilisé des couteaux et des haches pour endommager des navires de ravitaillement philippins, blessant ainsi huit marins philippins, dont l’un a perdu un pouce. Le président des Philippines Ferdinand Marcos Jr a dit à la suite de l’incident que Manille ne reculerait pas, mais qu’elle préférerait « régler ces problèmes pacifiquement ».
Il semble que le Vietnam se trouve dans la même situation. Hanoï s’est dite « profondément préoccupée » par la dernière confrontation entre les Philippines et la Chine; elle a exhorté les deux parties à faire preuve de retenue.
La Malaisie poursuit le dialogue
À la suite d’une visite la semaine dernière du premier ministre chinois Li Qiang en Malaisie, les deux pays se sont entendus pour établir un dialogue bilatéral sur le maintien de la paix dans la mer de Chine méridionale, ce qui contraste avec l’approche brutale de Beijing envers Manille.
Le ton plus conciliant de la Malaisie sur les enjeux maritimes ne l’a toutefois pas épargnée de confrontations avec la Chine : au cours des dernières années; les incursions de navires chinois dans la zone économique exclusive de la Malaisie se sont « intensifiées », même si Kuala Lumpur, préférant éviter d’ébruiter les tensions, « évoque rarement » desdites incursions.