L'OTAN s'apprête à renforcer son engagement dans la région Asie-Pacifique en signant quatre programmes de partenariat individualisés (ITPP) avec l'Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud, un groupe régional connu sous le nom « d'AP4 ». Ces programmes ITPP intensifier la coopération sur des questions telles que la cybersécurité, le changement climatique, la désinformation et l'espace. L'OTAN a proposé d'établir un bureau de liaison à Tokyo pour faciliter les ITPP.
Au-delà de l'Atlantique - et vers le Pacifique
Dans son concept stratégique 2022, l'OTAN a déclaré que les « ambitions et les politiques coercitives » de la Chine remettaient en cause les intérêts, la sécurité et les valeurs de l'Alliance. Au début du mois, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a condamné l'échec du lancement d'un satellite par la Corée du Nord, exigeant que le pays « mette fin à ces actions provocatrices ».
Il n'est donc pas surprenant que la Chine et la Corée du Nord aient critiqué la poussée de l'OTAN en Asie. En effet, elles soutiennent que de tels blocs militaires n'ont pas leur place dans la région. L'OTAN affirme qu'à mesure que l'équilibre des forces se modifie et que les menaces se mondialisent, le bloc doit approfondir ses relations avec l'AP4.
La France, membre de l'OTAN, a averti que le bureau de liaison de Tokyo pourrait envoyer un message erroné non seulement à la Chine, mais aussi aux États membres de l'ANASE qui souhaitent rester neutres. Les décisions au sein de l'OTAN reposent sur le consensus. Ainsi, pour obtenir l'approbation de Paris, l'OTAN propose que le bureau soit mis en place uniquement pour faciliter les ITPP.
Quels sont les enjeux ?
L'OTAN compte plus de 40 pays partenaires dans le monde et a annoncé que le renouvellement de ces partenariats donnerait lieu à l'élaboration de ITPP similaires.
Ces dernières années, plusieurs pays ont renforcé leurs engagements en matière de politique étrangère dans la région Asie-Pacifique, qui devient un théâtre géopolitique crucial. En 2022, le Canada et les États-Unis ont publié leurs stratégies régionales respectives et effectué de nombreuses visites de haut niveau dans la région, les deux pays cherchant à resserrer leurs liens sur toute une série de questions.
